De plus en plus de constructeurs automobiles s’orientent vers la vente de services. Un engouement sans précédent qui s’explique par le succès des offres de LOA (Location avec option d’achat). Car, oui, de plus en plus d’automobilistes préfèrent louer leur véhicule et en changer régulièrement, sans avoir à subir les frais liés à l’entretien et à la perte financière lors de la revente…
Ainsi, Renault va pousser son offre de mobilité baptisée Mobilize. Celle-ci propose des services liés à l’e-mobilité, notamment l’installation de Wallbox, de cartes de recharge et des stations de recharge. Mais le service va évoluer et en offrir davantage. Dans un avenir proche, le constructeur au losange souhaite augmenter la taille de sa flotte et continuer à développer son offre de stations de recharge.
Pour y parvenir, Mobilize se base sur les fondements de « vehicle-as-a-service », une solution qui répond aux attentes des clients, particuliers ou professionnels, au travers de véhicules adaptés. À ce titre, quatre modèles sont déjà annoncés dans cette offre.
On retrouve donc la voiture deux places baptisée Duo et qui remplacera la Twizy en 2023, la Limo, une berline dédiée aux chauffeurs de taxis ou de VTC qui est déjà en circulation dans les rues de Paris, le Bento, un utilitaire cargo basé sur la Duo et donc conçu pour les artisans tout en promettant un coût d’utilisation ultra-réduit et, enfin, l’Hippo, un petit camion de livraison prévu en 2026. Les véhicules utilitaires seront complétés en fonction des besoins par le Kangoo EV et le Master EV.
Ces véhicules seront accessibles via un modèle d’abonnement, et ne pourront pas être achetés. Ils resteront la propriété de Mobilize durant la durée de leur cycle de vie afin que le client n’ait pas à se soucier de la valeur résiduelle du véhicule. À ce titre, Clotilde Delbos, CEO de Mobilize a précisé : « Mobilize vend des services et non des véhicules. Cela nous permet de générer des revenus récurrents tout en réduisant les coûts d’utilisation pour nos clients. Parallèlement, le cycle de vie du produit sera plus long, ce qui devrait réduire l’empreinte écologique ».
Dans cette optique, Mobilize prévoit des housses entièrement lavables ou même des pare-chocs et blocs avant interchangeables sur les modèles Duo et Bento afin de faciliter leur partage. Et, toujours dans le but de simplifier l’utilisation des véhicules, ceux-ci intégreront un écosystème logiciel qui permet de récupérer toutes les données disponibles afin d’améliorer et commercialiser de nouveaux services pour Mobilize ou les opérateurs d’autopartage. Notons que le principal concurrent reste aujourd’hui le groupe Stellantis avec Free2Move qui vient d’absorber Share Now, l’offre détenue jusqu’à présent par Mercedes et BMW.
Pour De Meo, PDG du groupe Renault, le but est de développer une activité supplémentaire lucrative. Aujourd’hui, les services financiers, de leasing et d’autopartage représentent environ 6% du chiffre d’affaires annuel du groupe, qui s’élève à 46 milliards d’euros. D’ici 2025, cette part devrait passer à 10 puis 20% d’ici 2030. Au total, l’activité de Mobilize devrait devenir très rentable. Pour cela, et d’ici 2030, cette branche devrait proposer un million de voitures en leasing et 200 000 véhicules en autopartage – dont 80 pour cent devraient rouler électriquement. Aujourd’hui, Renault ne dispose que d’environ 8 000 véhicules en autopartage et d’environ 350 000 en leasing. Le nombre de bornes de recharge devrait quant à lui, passer de 22 000 à 165 000.