Le grand frère
D’un gros Rav4, le Highlander n’en a pas seulement l’allure. Il en reprend également le 4 cylindres 2.5. Les deux moteurs électriques du nouveau venu, un sur l’essieu avant et l’autre sur l’essieu arrière, diffèrent, en revanche, de ceux de son petit frère. Le premier affiche 134 kW et le second 40 kW, soit l’équivalent d’environ 182 et 54 ch. La puissance maximale disponible passe donc à 248 ch, contre 222 ch pour le Rav4 AWD. Cette poignée d’équidés supplémentaires est la bienvenue pour déplacer les 500 kg supplémentaires de ce SUV familial, livré d’origine avec 7 places. Cela reste toutefois insuffisant pour doter ce nippon made in USA d’une once de dynamisme. Et quand bien même la mécanique serait-elle tentée de montrer un peu de réactivité, les réglages de la boite de vitesses, un train épicycloïdal comme il sied à toute Toyota hybride, et de la suspension, clairement étudiée pour les highways d’outre-Atlantique plus que pour nos petites routes de campagne, auront tôt fait de rappeler le conducteur à davantage de retenue. La messe est dite : ce bébé de presque 5 m de long est fait pour la conduite en bon père de famille, et rien de plus. D’ailleurs, dans ces circonstances, il récompensera son conducteur avec une très raisonnable consommation moyenne d’environ 7,5 l/100 km. Quant aux passagers, ils seront ravis de ce choix. Tout d’abord parce que le Highlander dispense un excellent confort, mais également parce que, hormis au troisième rang, l’espace ne manque pas. En contre-partie, le Highlander réserve un espace pour les bagages inhabituellement généreux pour un SUV 7 places puisque, dans cette configuration et en limitant le chargement à la hauteur des dossiers de sièges, ce sont 458 l qui leur sont réservés.
Rude concurrence
Sur notre marché, le Highlander est difficile à positionner. Si, sur ses terres natales, l’un de ses principaux rivaux est le Ford Explorer, de ce côté-ci de l’Atlantique, ce dernier est bien plus cher puisqu’uniquement commercialisé en hybride rechargeable. Côté européen, il faut viser les BMW X5, Mercedes GLE ou, plus raisonnablement, Volkswagen Touareg. Mais là encore, à 62 500 € dans son unique finition Lounge, le Highlander parait presque abordable. D’autant qu’il joue la carte du tout-compris : sellerie cuir, clim’ tri-zone, chargeur de smartphone à induction… tout est d’origine, hormis le toit ouvrant et les peintures spéciales. Malheureusement, de ses origines américaines, le Highlander a également hérité du peu d’attention portée à la qualité de fabrication. Les plastiques utilisés et leurs assemblages semblent déjà indignes, à nos yeux d’Européens, d’une voiture vendue la moitié du prix de ce Toyota. De plus, l’absence d’un combiné d’instrumentations entièrement digital et les graphismes du système de navigation semblent également totalement anachroniques.