Présentation
La Classe E est un best-seller pour Mercedes, avec pas moins de 225 000 unités vendues en 2012. Malgré tout, l’étoile pâlit, notamment face à la concurrence des nouvelles Audi A6 et BMW Série 5. La voici donc restylée, avec des retouches plus importantes qu’il n’y paraît : capot moteur, face avant, boucliers et portières arrière ont été remaniés. La Classe E y gagne en dynamisme.
Dans l’habitacle, la planche de bord a également bénéficié d’aménagements, avec des aérateurs centraux moins massifs, quelques touches de chrome supplémentaires et un nouveau volant.
Sur le plan technique, on note l’apparition d’une nouvelle offre hybride diesel. Mercedes suit ici l’exemple de PSA, avec des résultats similaires : en associant son 2,2 litres turbo diesel de 204 ch à un moteur électrique de 27 ch, elle revendique une consommation mixte de 4,1 l/100 km, contre 4,8 l/100 km pour la E 250 CDI classique. Mais elle réclame un supplément à l’achat de… 5 500 euros.
Autant dire qu’il sera compliqué de rentabiliser cet investissement, d’autant qu’en usage réel, il faudra plutôt compter sur plus de 7 l/100 km ! On note toutefois des progrès dans la chaîne cinématique hybride Mercedes : par exemple, le moteur ne redémarre pas systématiquement lorsque l’on relâche la pédale de frein, tandis que l’utilisation fréquente du moteur électrique permet de moins solliciter le trop sonore 4 cylindres diesel.
La nouvelle direction à démultiplication variable offre en outre de meilleures sensations qu’auparavant. Si elle reste moins dynamique que ses rivales allemandes, la Classe E restylée y gagne en agrément.
Petites retouches et grands effets
À sa sortie en 2009, la Classe E « W212 » marquait un retour à des lignes plus anguleuses, notamment au niveau des optiques et de la malle. Seule véritable concession à la courbe : les arches des roues arrière, détail censé évoquer les Mercedes « Ponton » des années 50. L’ensemble, très (trop!) classique, avait finalement vite vieilli.
Le restylage qui nous est proposé est donc d’envergure. Toute la face avant a ainsi été refondue, avec une calandre plus en relief, des blocs optiques d’un seul tenant (pour la première fois depuis les… W124 des années 80!), des boucliers avec un effet 3D plus marqué et des feux arrière inédits. Autant de modifications plutôt classiques lors d’un restylage, où l’on évite de redessiner les parties en tôle d’acier, dont les moules coûtent horriblement cher.
Mais Mercedes ne s’est pas arrêté là, et a également repris le dessin des portières arrière, en supprimant les fameuses arches de roues arrière arrondies. Une modification anodine en apparence… mais qui a probablement coûté une petite fortune au constructeur !
En contrepartie, les changement sont plus légers à l’intérieur : nouveau volant, boutons chromés sur la console centrale et inserts décoratifs plus élégamment mis en valeur sont au programme. L’habitabilité est toujours aussi généreuse.
Consommations en baisse
Presque toutes les motorisations de la Classe E restylée ont été revues afin d’abaisser leur consommation. Mais c’est la version E 300 Bluetec Hybrid qui fait figure de tête d’affiche, en revendiquant 4,1 l/100 km et 107 g/km de CO2. Elle parvient à ces chiffres en combinant le 4 cylindres turbo diesel de 2,2 litres et 204 ch (équipant la E 250 CDI) avec un moteur électrique de 27 chevaux alimenté par une batterie lithium-ion ultra compacte, installée sous le capot. L’ensemble est attelé à une boîte automatique à 7 rapports 7G-Tronic optimisée.
Côté châssis, la Classe E restylée adopte une direction assistée électrique dotée d’une crémaillère à pas variable. Grâce à cette dernière, la direction se fait plus directe à mesure que l’angle de braquage du volant augmente. En matière d’amortissement, les versions Élégance disposent d’un réglage « confort », tandis que les versions Avantgarde jouissent de suspensions rabaissées et raffermies. Moyennant 2 000 €, il est possible d’opter pour la suspension pneumatique Airmatic.
L’hybride au rang de gadget
Mercedes s’est mis bien tardivement à l’hybridation, avec la S 400 Hybrid, sortie en 2009 soit… 12 ans après la première Toyota Prius ! Et encore, la Mercedes était loin de rivaliser en matière d’agrément : le moteur thermique ne se coupait que trop rarement, et redémarrait dès que l’on ôtait son pied de la pédale de frein. Résultat, les chiffres de consommation n’avaient rien d’éblouissant. La seule vraie innovation de la S 400 Hybrid, c’était sa batterie : un modèle lithium-ion très compact, quand les hybrides non rechargeables optent généralement pour la technologie Ni-MH, plus abordable.
La nouvelle E 300 Bluetec Hybrid reprend d’ailleurs cet accumulateur, si petit qu’il tient sous le capot, contre le tablier. Mais le système hybride Mercedes a heureusement su évoluer : le moteur électrique est plus fréquemment sollicité, et la Classe E l’utilise notamment pour redémarrer au feu vert, ce que l’ancien système ne permettait pas. Du coup, cette E 300 Bluetec Hybrid se révèle plus agréable à conduire que la E 250 CDI dont elle dérive, car son bruyant moteur thermique fonctionne moins souvent.
En revanche, côté consommation réelle, la Mercedes hybride diesel ne bat aucun record : sur un parcours varié de 250 km, nous avons ainsi relevé 7,4 l/100 km à l’ordinateur de bord. Gageons qu’une E 250 CDI classique n’aurait pas fait pire… Reste à la E 300 Bluetec Hybrid un parfum de technologie et une douceur de conduite supérieure, qui viennent s’ajouter aux qualités de confort de cette routière accomplie.