La révolution, c’est pour aujourd’hui ?
Lors de notre premier essai, la nouvelle Mazda 3 nous avait séduite. Avec ses lignes personnelles, sa présentation intérieure à la hauteur de ce que l’on trouve chez ses rivales européennes et son châssis réactif, elle avait presque tout pour nous plaire… sauf un moteur qui lui permettrait de démontrer tous ses talents sur la route. Avec son inédit SkyActiv-X, Mazda nous assure que sa compacte est désormais à la hauteur de nos attentes. Ce bloc essence se distingue par son allumage par compression, apanage jusque-là des moteurs diesel. Au-delà de cette particularité, l’intérêt réside dans des niveaux d’émission de NOX et de CO2 plus bas que ceux des autres moteurs de puissance équivalente. Avec ses 180 ch, il devrait également permettre à la Mazda 3 d’afficher un bilan reprises/accélérations bien plus intéressant que celui, décevant, de la variante Sky-Activ-G de 122 ch.
Dès les premiers tours de roues, la cavalerie supplémentaire se fait bien sentir. Si les accélérations ne sont jamais brutales, une sensation accentuée par le silence qui règne à bord, la SkyActiv-X ne peine jamais à sa faufiler dans le trafic. Tout comme le moteur, la boite de vitesses automatique, qui compte 6 rapports, masque une honorable réactivité derrière une douceur jamais prise en défaut. Ce couple permet, enfin, à la Mazda 3 de délivrer une bonne dose de plaisir de conduite sur routes sinueuses, même si l’on regrette parfois que les montées en régime ne soient pas plus franches. En tout état de cause, le châssis prouve ici qu’il pourrait, sans difficultés, accueillir une écurie plus conséquente. Mais il est vrai qu’avec ses 224 Nm, qui attendent, de surcroit, 3 000 tr/mn pour être entièrement présents, la SkyActiv-X n’a rien d’une brute. Ce manque de force est d’ailleurs son véritable point faible. Ainsi motorisée, la Mazda 3 est une honorable bourgeoise, mais n’affiche jamais le caractère dynamique d’une Audi A3 2.0 TFSI 190 ch par exemple. La promesse n’est donc pas entièrement tenue en matière de vivacité.
Reste à vérifier celle qui concerne l’appétit de ce moteur. Mazda annonce une consommation mixte de 5,3 l/100 km, soit un chiffre habituellement obtenu par des blocs délivrant de 130 à 150 ch. Sur route, ce chiffre est parfaitement atteignable. En appliquant à la lettre les règles de l’éco-conduite, il est même possible de s’approcher des 4,5 l/100 km. En ville, la micro-hybridation fait des merveilles avec, durant notre essai, une moyenne d’environ 6 l/100 km. En revanche, sur autoroute et en conduite dynamique, la Mazda 3 ne fait pas mieux que ses rivales avec 7 à 8 l engloutis tous les 100 km.