La discrète
Lancée en 2006, la Lexus LS tente aujourd’hui de prolonger sa carrière avec un second restylage. Une intervention cosmétique qui remet au goût du jour le vaisseau amiral de la marque en lui faisant adopter ses derniers gimmicks stylistiques. Mais la nouvelle calandre massive et les optiques fonctionnant désormais intégralement aux LED ne parviennent pas tout à fait à masquer le poids des années.
Un constat d’autant plus frappant lorsque l’on prend en considération le style acéré d’une Audi A8L et le nouveau look attendu de la future Mercedes Classe S. La ligne un brin austère et cette allure presque discrète contrastent pour un engin qui affiche 5,21 mètres de long lorsqu’il est, comme ici, décliné en version Limousine. Mais on suspecte que ce parti pris de la discrétion est volontaire : clairement, la Lexus LS600h est destinée aux grands patrons et autres hommes d’affaires qui souhaitent voyager dans le luxe sans nécessairement attirer les regards.
En première classe
Car si les détails extérieurs ne donnent pas dans la flamboyance, l’habitacle joue sur un autre registre. Commençons tout de suite par ce qui fâche : les éléments issus de la grande série Toyota font office de faux pas dans la présentation intérieure. Et c’est bien dommage, car pour le reste la Lexus LS600h L évite les fausses notes. Notre modèle d’essai était équipé de la configuration 4 places (une option gratuite sur cette version) qui fait du passager arrière droit l’occupant principal de l’engin. D’une simple pression sur un bouton, il peut en effet avancer et rabattre le fauteuil qui se trouve devant lui et totalement allonger son siège. Il profite alors d’un espace qui évoque plus la première classe d’un long-courrier que l’habitacle d’une voiture.
Confortablement installé, il peut alors profiter d’un écran, d’une climatisation 4 zones, d’un siège chauffant, ventilé et massant ainsi que de contrôles sur l’ensemble du système de divertissement à bord. Et comme le luxe ne se limite pas à la technologie ou au cuir des sièges, les ingénieurs Toyota ont également soigné l’insonorisation. La marque explique d’ailleurs que la Lexus LS600h profite d’un « indice d’articulation », qui mesure l’intelligibilité d’une conversation dans l’habitacle, de presque 100% à 100 km/h. Un silence que nous avons pu vérifier et qui transforme cette berline en machine à traverser les continents sans effort. La seule limitation pour un tel périple viendra finalement des bagages : réduit par les imposantes batteries, le coffre s’avère moins vaste qu’attendu, avec seulement 420 litres.
Hybride de pointe
Car, groupe Toyota oblige, la Lexus LS600h Limousine adopte évidemment un système hybride. En l’occurrence, il s’agit d’une combinaison d’un V8 essence atmosphérique de 5 litres développant 394 ch et 520 Nm de couple. Associé à un moteur électrique, il permet à la limousine d’annoncer le chiffre copieux de 445 ch et de s’attribuer le titre de berline « full hybrid » la plus puissante du monde. Le tout se transmet à la route via une transmission CVT ainsi qu’un système 4 roues motrices. Mais le système de gestion de l’hybridation ne dépaysera pas les propriétaires de Prius…
Ce qui risque de plus les étonner, c’est la poussée de l’engin. Capable d’avaler un 0 à 100 km/h en 6,1 secondes et d’atteindre une vitesse de pointe autolimitée à 250 km/h, la LS600h ne manque pas de punch pour une berline dépassant allègrement les 2 tonnes. Il s’agit probablement de la plus grosse surprise lorsqu’on en prend le volant pour la première fois. Inspiré par ces performances très correctes, on sélectionne alors le mode Sport+ sur la molette. La gestion moteur et la raideur des suspensions passent alors dans leurs réglages les plus agressifs. Mais l’attaque d’une série de virage décontenance : la direction très douce ne renvoie aucune sensation et il est difficile de « sentir » la voiture à l’inscription en courbe. Un problème d’autant plus surprenant que la voiture se place parfaitement et semble capable d’enchaîner les virages à gros rythme sans broncher.
Le bon compromis
Mais on l’a déjà deviné en faisant le tour du propriétaire : si elle est capable de négocier des courbes serrées, la Lexus préfère largement les longs trajets sur autoroute ou nationale. On repasse alors en mode confort et la voiture devient un véritable tapis volant, avec une excellente capacité d’absorption des aspérités sans tomber dans l’excès inverse et se transformer en péniche. Ce compromis confort/maintien de haut niveau est sans aucun doute l’un des grands points forts de la Lexus.