Hybridation pragmatique
Les conclusions de l’étude de l’Ifpen publiées en décembre remettent pas mal de choses en place. Les voitures en circulation respectent les normes Euro 6D-Temp, le diesel émet moins de particules fines que l’essence et, utilisées comme il se doit, les motorisations hybrides rechargeables limitent réellement les émissions de CO2. Aussi, une auto telle que la Mercedes classe e 300 de conservent-elles un réel intérêt pour les gros rouleurs à. Du moins sur le papier. Mécaniquement, la Mercedes classe e 300 de associe un 4-cylindres 2,0 l brûlant du mazout (194 ch et 400 Nm) à un bloc électrique de 122 ch (440 Nm), les deux s’associant à une boîte automatique 9G-Tronic. Une offre unique sur ce segment. A l’arrière s’installe un pack de batteries lithium-ion de 13,5 kWh autorisant une autonomie théorique en mode zéro émission de 56 km. Pour sa part, la consommation normalisée s’établit à 1,2 l/100 km en usage mixte, ce qui correspond à 32 g/km de CO2. Pas de malus en vue ! La 300 de est livrée avec deux câbles : un de 3,7 kW pour prise domestique classique permettant une recharge en 3h30 et un second de 7,5 kW destiné aux wallbox et bornes publiques ravivant les cellules en moins de 2 h.
Trop légère remise à niveau
Restylée l’an dernier, la Mercedes Classe E ne change que dans le détail en version 300 de. Tout au plus note-t-on des projecteurs et feux arrière modifiés à l’extérieur, en plus de boucliers et d’une calandre subtilement modernisés. A l’intérieur, les branches du volant accueillent des commandes sensitives tandis que les aides à la conduite se voient perfectionnées, le volant détectant désormais les mains sans qu’il soit nécessaire de toucher. Pour cet essai, nous disposons d’un break, et immédiatement, un défaut de taille se manifeste : les batteries ne sont pas intégrées au plancher du coffre mais presque posées sur celui-ci. Résultat, un volume en baisse de 170 l et un chargement nettement entravé. Etonnant qu’avec la mise à niveau de la Classe E hybride, Mercedes n’ait pas remédié à cet inconvénient ridicule.
Heureusement, à l’avant, on s’installe dans d’excellents sièges, tandis que le tableau entièrement digital, certes un peu bling-bling, conserve son petit effet auprès des technophiles. En revanche, les nouvelles touches sur le volant n’apportent rien de décisif. La finition atteint un excellent niveau, sans toutefois dépasser celle de l’Audi A6. Je décolle en mode électrique E Mode. Silencieux et tonique, il se révèle fort plaisant en conduite urbaine et relaxant sur route, surtout qu’il autorise des performances suffisantes. L’autonomie ? Elle s’est élevée à 44 km lors de cet essai, effectué par temps frais et pluvieux en plaine.
Belle frugalité
Une fois les batteries épuisées, on passe en mode hybride, le moteur thermique se réveille, et là, sa sonorité déplaisante semble se manifester un peu trop dans cet habitacle luxueux. Toutefois, l’ensemble mécanique autorise des accélérations réellement puissantes, donc l’agrément est bien là. Pour la part, le châssis se montre extrêmement sûr grâce à son grip et son équilibre de haut niveau, mais on note tout de même quelques trépidations de suspension. Quant à la consommation globale, elle étonne. En bien. Malgré ses plus de deux tonnes et ses chronos, la Mercedes classe e hybride se contente environ de 5 l/100 km sur un parcours mixte, malgré les nombreux aller-retour effectués pour les besoins de la vidéo, autant de phases accélération/freinage assez énergivores. Pas sûr qu’on puisse obtenir mieux dans la catégorie.
Vendue 65 250 € au minimum, la Mercedes classe e 300 de s’installe au cœur de la gamme Classe E diesel, 10 000 € plus chère qu’une 220 d (194 ch) et 9 000 € moins onéreuse qu’une 400 d 4Matic (330 ch). Si l’on n’a pas besoin d’un coffre maximal, elle se justifie pleinement.