Voici trois ans, Mazda lançait son premier véhicule 100 % électrique, le MX30. Joliment dessiné tant à l’extérieur qu’à l’intérieur, ce SUV de 4,40 mètres de long visait le créneau des « petites » auto électriques chics. Mais, handicapé par une autonomie limitée (130 kilomètres au mieux), nous avions tous été très attentifs à l’espace disponible sous le capot dont Mazda nous disait à l’époque qu’il pourrait bien être comblé par un petit moteur rotatif en guise de prolongateur d’autonomie.
Un choix finalement déroutant
C’est désormais chose faite sous la forme de cette version R-EV du Mazda MX-30. Mais force est de reconnaître que le projet n’est pas totalement conforme à ce que nous attendions. Car dans la manœuvre, si le MX-30 a effectivement gagné un moteur rotatif, il a aussi perdu en batterie. Plus qu’un électrique à prolongateur d’autonomie, comme l’était la BMW i3 REX lancée il y a une dizaine d’années, le MX-30 R-EV est davantage devenu un hybride rechargeable. Et évidemment, cela change beaucoup de choses.
Du pack de batterie de 35,5 kWh du MX-30 originel il n’en reste désormais que la moitié dans la version R-EV, soit 17,8 kWh. Avec cette batterie, Mazda annonce une autonomie électrique normalisée de 85 km, chiffre qui nous semble réaliste au vu de notre premier essai. Une fois la batterie vide, le MX-30 peut continuer à évoluer — toujours propulsé par son moteur électrique — grâce à l’énergie fabriquée par le petit rotax de 830 cm3 développant 55 kW (74 chevaux) qui n’est donc là que pour fournir de l’électricité. Sur le papier, le réservoir d’essence de 50 litres autorise environ 600 km d’autonomie cumulée, même si l’homologation WLTP indique une consommation de 1 litre pour cent kilomètres. Dans la réalité d’un long trajet, vous consommerez plutôt entre 8 et 9 litres de carburant par tranche de 100 km (le cycle WLTP combiné indique 7,6 litres).
Pour les petits rouleurs
C’est donc à un véhicule plutôt clivant que nous avons ici affaire. L’autonomie de 85 km en électrique est plutôt satisfaisante pour un PHEV, mais la consommation en essence place le MX-30 dans la catégorie des mauvais élèves. Si votre usage moyen vous conduit à rouler sur de longues distances, ce n’est pas l’auto qu’il vous faut. D’autant que le moteur rotatif sais malheureusement se faire entendre. C’est finalement sur autoroute qu’il est le moins gênant, les bruits de roulement couvrant en partie sa sonorité. Dommage que Mazda n’ait pas eu la bonne idée de faire comme Nissan avec son système e-Power, à savoir annuler le bruit de moteur-générateur en envoyant un son en opposition de phase dans l’habitacle.
En revanche, si vous avez un usage régulier plutôt limité de votre véhicule et que vous avez tout ce qu’il faut pour le charger à domicile (il peut également se recharger en 30 minutes sur une borne rapide), le MX-30 jouera à merveille le rôle de premier véhicule. Car il conserve avant tout ses qualités intrinsèques.
Un beau dynamisme
Sur la route, le MX-30 est en effet particulièrement agréable à conduire, avec une position de conduite parfaite, une ergonomie très satisfaisante du poste de pilotage, un équipement plus que décent et une finition irréprochable. Certes, il faudra se satisfaire du choix iconoclaste de l’unique porte arrière antagoniste qui ne peut être ouverte sans que la porte avant opposée le soit, ou encore du volume de coffre limité (350 litres), mais c’est aussi ce qui participe au charme de cette japonaise pas comme les autres.
Les sensations au volant sont globalement bonnes, avec une direction précise et un amortissement certes ferme, mais compensé en partie par le confort intérieur et que nous apprécions de toute façon aussi pour cela. En tous les cas, le dynamisme est réel, les passages rapides en courbe s’abordent sans appréhension. Mais attention, avec une vitesse maxi bridée à 135 km/h, doubler sur l’autoroute n’est pas toujours une partie de plaisir. Malgré 170 chevaux et 260 Nm de couple, le moteur électrique tempère en effet malheureusement les ardeurs.
Bilan
Alors pour qui, ce MX-30 R-EV ? Nous l’avons dit, son domaine d’utilisation est globalement réduit aux petits rouleurs, avec la possibilité d’envisager sans crainte un long périple grâce au prolongateur d’autonomie. Après tout, on peut bien, une fois de temps en temps, brûler un peu plus d’essence que de raison. En tous les cas, pour qui apprécie la ligne du MX-30 (et il y a de quoi), le choix est cornélien. En effet, le tarif de base de la MX-30, 38 250 euros, est identique pour les versions 100 % électrique et PHEV (mais le bonus écologique rend la version à batterie moins chère, en l’état actuel de la législation). Dans les deux cas, le MX-30 est une voiture agréable à conduire, originale et bien équipée.
On aime
- Design global, qualité de finition
- Dynamisme
- Autonomie électrique
- Équipements
On aime moins
- Consommation essence
- Rotax bruyant
- Accès aux places arrière