Tout en douceur
Au fil des générations, le Kuga perd son caractère sportif. Une évolution due à la nécessité de le commercialiser sur tous les principaux marchés mondiaux. Ce troisième opus est donc plus imposant et visuellement massif que jamais. Pas sûr que cette évolution stylistique séduise tous les possesseurs des modèles de première et deuxième génération. Ces habitués retrouveront davantage leurs marques à bord puisque le mobilier vient en droite ligne de la Focus. Les extravagances ne sont donc pas de mise mais la qualité honorable des matériaux et des assemblages, si. Dans la finition Vignale de notre essai, l’impression générale de qualité est réhaussée par le cuir, livré de série, qui habille les sièges et la partie supérieure de la planche de bord. Dommage que celui-ci soit forcément noir. La dotation de série est toutefois l’un des atouts majeurs du Kuga Vignale, reconnaissable à ses nombreux atours extérieurs chromés, puisque, malgré un tarif de vente raisonnable, il embarque le meilleur de la technologie, tant en matière de sécurité que de confort.
Avec ses réglages d’amortissement souple, le Kuga invite à une conduite détendue. D’ailleurs, à allure vive, il se montre même plutôt pataud. Autant profiter de sa bonhommie pour savourer le moelleux des sièges, l’excellente insonorisation et la sobriété de sa mécanique. S’agissant d’une variante hybride rechargeable, parler de faible appétit peut ressembler à un poncif. Mais, dans le cas du Kuga, ce n’est pas une simple formule de style puisque, en mode hybride, il parvient à se contenter de 6 l/100 km sur un parcours mêlant route, autoroute et ville. Sur ce dernier territoire, il est même capable de parcourir 65 km en mode 100% électrique, un quasi-record dans la catégorie puisque seul le Toyota Rav4 fait mieux, mais au prix d’une facture plus indigeste de 10 000 € ! Dans des conditions similaires, son principal rival, le Peugeot 3008 HYbrid 225 ch, réclamera au moins 1 l/100 km de plus et ne sera pas capable de dépasser les 45 km sans consommer de sans-plomb.
Après avoir conduit ce Ford et son concurrent au Lion, difficile, toutefois, d’imaginer que certains clients puissent hésiter, tant leurs caractères mécaniques sont diamétralement opposés. En effet, avec le Kuga, nous n’avons jamais eu la sensation de disposer de 225 ch. Son poids, dans la norme pour ce type de véhicule, n’est pas à mettre en cause, mais plutôt le choix d’une transmission à variation continue. Un choix logique pour un SUV dont le principal marché est l’Amérique du nord, mais peu convaincant pour les amateurs de conduite face aux boites à convertisseur de couple ou aux transmissions robotisées à double embrayage dont profite la majorité de ses rivaux.