Alfa Romeo cherche à donner de la crédibilité sportive à son modèle Tonale avec une version hybride rechargeable plus coûteuse et plus lourde. Étonnamment, cette version est aussi la plus attrayante de la gamme et réussit son pari.
Avec Walid Bouarab
Au diable les a priori
Si l’on peut dire que les versions hybrides classiques de 130 et 160 ch du SUV Tonale font le job, elles sont cependant loin d’être raccord avec l’image d’agrément et de sportivité qu’Alfa Romeo veut leur donner. Pour résoudre ce problème, la marque au Biscione a donc greffé une grosse machine électrique à son modèle pour combler ces quelques lacunes. Un pari osé car l’ajout d’un lest de batteries est rarement synonyme de sportivité. Toutefois, les 280 chevaux et la transmission intégrale promis par la fiche technique pourraient bien nous faire réviser nos a priori sur les PHEV, rien que ça !
Disons-le tout net, les 280 chevaux sont réjouissants et, surtout, répondent présents à chaque sollicitation. Les accélérations et les relances sont franches, les blocs électriques et thermiques fonctionnant parfaitement ensemble grâce à la transmission Aisin docile et, surtout, véloce. On remercie ici Alfa d’avoir écarté la boite Getrag très fainéante des versions hybrides classiques. La boîte transmet parfaitement le surplus de couple apporté par le bloc électrique.
Un châssis quasi parfait
Par ailleurs, grâce à la vectorisation du couple sur les roues intérieures au virages, le châssis apporte au train avant une accroche qui ne manque pas de donner le sourire. Le Tonale jouit d’une agilité digne d’une vraie Alfa et l’amortissement piloté installé sur notre modèle d’essai ne gâche rien. Le compromis entre confort et tenue de route est très satisfaisant et seule la direction génère encore quelques frustrations en raison d’une assistance trop présente à notre goût.
Presque économe
Outre la performance indéniable qu’apporte ce couple-thermique électrique au Tonale, ce dernier se montre également intéressant pour réduire significativement la facture à la pompe. Si la chaîne de traction est reprise de celle du Jeep Compass PHEV, la batterie de 15,5 kWh est en revanche un peu plus grosse et autorise une autonomie électrique d’une cinquantaine de kilomètres. De quoi assurer le quotidien de la majorité des utilisateurs. En revanche, une fois déchargée, il faudra compter sur une consommation d’environ 8 litres aux 100 kilomètres avec une conduite un peu dynamique sur les réseaux secondaires.
Une Alfa accueillante !
Côté vie à bord, le Tonale est plutôt accueillant. Entre espace et rangement, on pourrait presque douter se trouver à bord d’une Alfa, dont les autos sont généralement plus réputées pour l’exiguïté de leurs habitacles. Ici, même à l’arrière, deux adultes se trouveront bien installés. En revanche, pas de débat côté ergonomie, une Alfa reste une Alfa : les commandes sont bien positionnées et le tout se montre facile à prendre en main. On est dans l’élégance sportive digne d’une italienne et, pour ne rien gâcher, la qualité de finition est au rendez-vous. Mais comme il faut bien que le PHEV se paye quelque part, le volume du coffre est de son côté bien empiété par les batteries puisqu’il passe de 500 à 385 litres. Un peu juste pour des vacances en famille.
Au bilan, Alfa Romeo réussit donc son pari de rendre le Tonale enfin sportif malgré la prise de poids inévitable qu’induisent ses batteries et son bloc électrique. Bien qu’elle soit plus chère de 10 000 euros (!) que les autres versions hybrides, la version Tonale Q4 PHEV est une réussite en termes de performances et de qualité.
Fiche Technique Alfa Romeo Tonale Q4 PHEV
- Prix : à partir de 51 000 euros ; modèle essayé : 56 000 euros
- Moteurs : 4-cyl. 1 332 cm3 + électrique
- Puissance maxi : 280 ch
- Couple maxi : 270 Nm
- Transmission : intégrale
- BVA 6 rapports
- Vitesse maxi : 206 km/h
- 0 à 100 km/h : 6,2 sec.
On aime
- Dynamisme
- Autonomie électrique
- Performances solides
- Vie à bord
On aime moins
- Surcoût
- Volume du coffre
- Direction peu lisible
Note : 15/20