Hyundai, après avoir marqué le marché des SUV et des véhicules familiaux, s’attaque désormais au segment stratégique des citadines électriques avec le lancement de l’Inster. Ce modèle se distingue non seulement par son prix de base attractif de 25 000 euros, mais aussi par son positionnement unique, en dehors de la gamme Ioniq. L’Inster est disponible en deux versions et quatre niveaux de finition, avec un prix variant entre 25 000 et un peu plus de 30 000 euros pour le modèle le mieux équipé.
Un prix compétitif, mais pas seulement
L’Inster est plutôt bien placée en termes de prix, donc, mais cela ne fait pas tout. Au-delà de l’attrait financier, encore faut-il s’assurer que la voiture elle-même vaut le détour. Dans l’univers en expansion des citadines électriques, l’Inster vient se placer quelque part entre une minimaliste Dacia Spring et une plus cossue Renault 5 E-Tech. On n’oubliera pas non plus de citer la Citroën ë-C3, bien sûr, et toutes les incarnations made in Stellantis que sont les Fiat Panda, Peugeot e208, Opel Corsa-e, etc. Mais l’Inster a un petit quelque chose en plus : elle ne veut ressembler à rien de ce qui a déjà été fait, tant chez Hyundai qu’ailleurs.
Un design unique et compact
Le design de l’Inster est plutôt singulier, avec une signature lumineuse en pixels initiée par les modèles Ioniq 5 et Ioniq 6 et qui marque les véhicules électriques du constructeur coréen. Si ce style ne plaira pas à tous, il confère à la voiture une apparence unique et compacte, mais son étroitesse et sa hauteur évoquent en revanche les keycars japonaises. Le tout est renforcé par des marqueurs typiques des designs de SUV, notamment des enjoliveurs de passages de roues façon baroudeuse. Cette approche améliore l’habitabilité et offre une position de conduite dominante plutôt étonnant à ce niveau de gamme.
Intérieur : tradition et modernité
L’intérieur de l’Inster est un mélange subtil de tradition et de modernité. Les matériaux utilisés ne respirent pas le luxe, et certains éléments, comme la console centrale dédiée à la climatisation, trahissent des efforts de réduction des coûts. On aurait par exemple apprécié que le tissu pied de poule de la (très chouette) banquette avant un peu rétro se retrouve plaqué sur les plastiques trop tocs de la planche de bord. Toutefois, la finition très claire de l’intérieur de notre modèle est plutôt plaisante en comparaison avec les intérieurs ternes et sombres de nombres de concurrentes. Par ailleurs, Hyundai n’a pas lésiné sur l’affichage, intégrant deux écrans de 10,25 pouces bien conçus, rappelant ceux de ses modèles plus premium. L’ensemble, bien que pas forcément très homogène, offre une planche de bord pratique et un habitacle finalement de bonne facture.
L’interface utilisateur reprend la recette classique de Hyundai, avec une tendance à multiplier les alertes, notamment en cas de dépassement de la vitesse autorisée ou de distraction du conducteur. Bien que cette rigidité se soit quelque peu atténuée par rapport aux modèles précédents, avec des possibilités de contournement plus simples à activer, l’OS manque encore de souplesse dans la possibilité de personnaliser ses préférences d’alertes. Mais il faut tout de même souligner la complétude des équipements avec notamment une caméra 360 plutôt inattendue à ce niveau de gamme, par exemple, ou encore l’affichage des angles morts dans l’instrumentation lorsque l’on active les clignotants.
Habitabilité et praticité
L’habitabilité est l’un des points forts, essentiels même, de l’Inster. Hyundai a réussi à créer une voiture compacte mais pratique, avec de nombreux rangements et des supports pour accessoires optionnels. Elle rejoint ici ce que Renault propose sur sa R5 électrique, ou ce que Dacia met en avant sur ses nouvelles gammes. La hauteur sous plafond est impressionnante et donne une vraie sensation d’espace, à 1 000 lieues de l’habitacle étriqué de la Renault 5, par exemple. Dans notre version 4 places dont la banquette arrière coulisse sur 16 centimètres, le coffre offre entre 238 et 351 litres et dispose d’un espace sous le plancher pour les câbles de recharge. Banquette et siège passager peuvent en outre se rabattre totalement et dégager une longueur de chargement de 2,20 mètres à plat. La version 5 places en cours d’homologation perdra sa banquette coulissante mais gagnera la possibilité de bénéficier du bonus écologique. Si vous hésitez, sachez que l’étroitesse de l’auto n’invite pas à entasser trois personnes à l’arrière.
Performance et conduite
Au volant, l’Inster se distingue par sa maniabilité en ville, malgré un rayon de braquage pas si incroyable de 10,6 mètres qui correspond plutôt à celui d’une compacte. Les suspensions assez fermes se font sentir à basse vitesse, mais elles confèrent du caractère à la conduite sur les routes secondaires. L’Inster bénéficie d’un excellent châssis et d’une direction précise, bien que le feeling de conduite ne soit pas exceptionnel. L’auto est plutôt haute et tend à marquer un peu de roulis dans les courbes serrées. Les nombreuses aides à la conduite, comme le régulateur de vitesse et l’aide au maintien dans la voie, sont plutôt bien calibrées, pas trop envahissantes non plus. On regrettera en revanche que les bruits d’air soient vite un peu trop présents dans l’habitacle, dès 90 km/h environ.
Côté technique, l’Inster est proposée avec deux capacités de batterie : 42 kWh et 49 kWh utiles. La version 42 kWh offre une autonomie de 327 km WLTP, avec une consommation normalisée qui tourne autour de 15 kWh/100 km en usage mixte. La régénération est choisie depuis des palettes au volant sur trois niveaux, sachant que l’on dispose aussi d’un mode One Pedal et d’une roue libre. Sur notre modèle d’essai, avec la batterie de 49 kWh, nous avons enregistré une consommation d’environ 15,5 kWh/100 km durant les deux jours de notre essai. Seul regret : l’Inster ne propose pas de décharge V2L qui offrirait d’alimenter un appareillage électrique avec sa batterie, ce que la R5 eTech permet.
Une proposition sérieuse
Mais tout mis bout à bout, la Hyundai Inster n’a pas à rougir face à ses concurrentes. Au contraire, même. Elle se positionne très favorablement. Supérieure à la Citroën ë-C3 sur de nombreux points, elle rivalise également avec la Renault R5 E-Tech, même si cette dernière a pour elle — chez nous à tout le moins — une vraie popularité et offre des sensations de conduite supérieures. L’Inster se distingue par son niveau d’équipement et son habitabilité qui, rapportés à son prix, en font un redoutable outil de conquête. En bref, une proposition plus que sérieuse et cohérente pour une citadine électrique, offrant un bon équilibre entre prix, équipements et performance.
Photos : Hyundai