Nouvelle ère
Après une tentative d’électrification de la Golf, Volkswagen a finalement de créer une ligne différenciée de modèles 100% électriques. En attendant les ID.2, 4 et 5, déjà confirmées, c’est donc l’ID.3 qui inaugure cette nouvelle appellation. Un choix stratégique puisque Volkswagen prétend que cette compacte sera aussi cruciale pour la marque que l’ont été les Coccinelle originelles et Golf, elles aussi appartenant à la catégorie des berlines compactes. Reposant sur une plateforme inédite, la MEB, uniquement dédiée aux voitures électriques avec son compartiment moteur réduit et son double plancher recevant les batteries, l’ID.3 arbore un profil original, à défaut d’être consensuel, et une habitabilité record pour une auto de 4,26 m. En effet, hormis pour les coudes, l’espace à bord est aussi généreux que dans une Passat. Le coffre reste d’un volume honorable, avec 385 l, soit 4 de plus que la Golf.
La présentation intérieure est, elle aussi, inhabituelle pour une Volkswagen. La planche de bord se veut dépouiller au maximum puisque les seules aspérités sont les deux tablettes digitales, celle servant de tableau de bord et placée face au conducteur, et celle, tactile, dédiée aux réglages des différentes fonctions de confort et de divertissement. Et puisque nous en sommes aux particularités de cette ID.3, impossible de ne pas souligner la piètre qualité des plastiques qui composent l’habitacle. C’est indigne de la réputation de la marque. Tout comme le choix de ne proposer que deux boutons de lève-vitres, un pour la gauche et l’autre pour la droite, secondés d’un basculeur pour passer des ouvrants avant aux ouvrant arrière.
Pour son lancement, l’ID.3 est commercialisée avec un seul moteur de 204 ch et deux capacités de batterie : 58 et 77 kWh. Le surcoût réclamé par cette dernière possibilité, 4 000 € de plus que pour la première, en fera sans doute une version marginale. Nous avons donc testé la première option capable, selon le cycle mixte WLTP, de 425 km. En ville, ce chiffre semble facilement atteignable, voire dépassable. Sur le réseau secondaire, en ne cherchant pas spécialement à économiser l’énergie, tablez plutôt sur 350 km. C’est sur autoroute que le chiffre baisse le plus avec 250 à 270 km parcourables d’un trait en ne dépassant pas les 130 km/h. Mais comme l’ID.3 accepte les charges jusqu’à 125kW, il est possible sur une borne »haut débit » de faire le plein en 30 minutes.
Comme toutes les électriques, l’ID.3 gomme quasi-totalement les sensations de conduite. Malgré quelques bruits aérodynamiques au-delà de 120 km/h, un manque d’inattention se traduira donc par le dépassement de la vitesse autorisée. Mais ce silence et cette sensation de sérénité participe pleinement au confort général, juste perturbée par la fermeté de l’amortissement. Dommage que Volkswagen n’ait pas souhaité proposer l’option suspension pilotée qui fait des merveilles sur la Golf. Tout le monde n’appréciera pas non plus la position de conduite, assez typée monospace, mais les longs trajets se feront avec une fatigue largement moindre qu’à bord d’une compacte thermique. Terminons notre liste de doléances avec le manque gênant de fermeté de la direction, y compris en mode Sport, et le poids conséquent qui prive l’auto de toute agilité sur les routes escarpées. Malgré ses imperfections, l’ID.3 est une familiale tout à fait honorable, y compris en charge. Avec ses 310 Nm de couple disponible immédiatement, les dépassements ne sont ainsi qu’une formalité