Séance de perfectionnement
Renault a beau la présenter comme une nouveauté à part entière, la Zoé version 2019 est bien un restylage de la précédente. Extérieurement, hormis le dessin inédit de la face avant et les feux arrière revus, les retouches sont très discrètes. Le véritable changement se remarque lorsque l’on accède à bord. Si l’on retrouve une planche de bord marquée par un arc de cercle qui court du combiné d’instrumentations jusqu’à la porte du passager, pas une pièce visible de cet élément du mobilier n’est reprise de la précédente. Si les designers se sont attachés à lui donner un aspect visuel plus sérieux, mais sans doute un peu moins futuriste, le département qualité a particulièrement bien travaillé : les surfaces en plastiques moussés sont nombreuses pour un véhicule de cette catégorie et les assemblages sont très soignés. Mention particulière pour le large insert en tissu qui, bien qu’il soit issu de la filière du recyclage, participe grandement à cette impression qualitative, tout en donnant un air de cocon à l’habitacle.
Parmi les autres nouveautés majeures à bord, on relève le combiné d’instrumentations entièrement numérique, qui reprend les indications de la navigation pour les voitures qui en sont équipés, et la tablette tactile Easy Link de 7 ». Si la définition de l’écran de cette dernière marque un net progrès par rapport à celle du défunt R-Link, les bugs sont malheureusement toujours de la partie. Parmi les défauts qui affectaient notre exemplaire d’essai se trouvaient la nécessité de remettre manuellement l’horloge sur le bon fuseau horaire à chaque redémarrage, un écran qui ne réagissait pas toujours à nos injonctions et quelques cas de blocage des indications affichées. Saluons toutefois les efforts faits par la marque en matière d’équipements de série avec, sur toute la gamme, la présence des optiques full led, des essuie-glaces et phares automatiques ainsi que de la carte mains libres. Sur la finition Intens de notre essai, on trouve également le GPS et la caméra de recul couplée aux radars de stationnement avant et arrière.
La principale nouveauté technique se trouve sous les occupants. Le double plancher de cette version R135 abrite, en effet, une nouvelle batterie de 52 kWh qui permet, selon Renault, de parcourir jusqu’à 395 km. En mixant route, autoroute et ville durant notre essai, effectués en utilisant la radio, la navigation et la climatisation lorsque nécessaire, nous sommes parvenus à 320 km avec un « plein ». En la matière, la Zoé prend donc la tête de sa catégorie. Concernant le « plein » justement, le nouveau chargeur Caméléon, livré de série, permet d’accepter des charges jusqu’à 22 kW en courant alternatif, ce qui autorise, une fois la voiture en réserve, d’effectuer une charge complète en environ 2h30. Sur les bornes en courant continu, c’est du 50kW maxi qu’accepte la Zoé. Un gros progrès par rapport à la première génération qui était privée de cette dernière possibilité.
Autre nouveauté importante : le nouveau moteur R135 qui développe 100 kW, soit l’équivalent de 135 ch pour un moteur thermique. Avec son couple quasi intégralement disponible dès les premiers tours de roue, la Zoé assure son titre de championne des démarrages. Plus intéressant à l’usage, ce bloc lui donne l’allonge qui manque au R110, toujours disponible, lors des accélérations ou dépassements sur les voies rapides. Hormis la nécessité de s’arrêter plus souvent qu’une voiture thermique pour recharger, l’autonomie sur autoroute oscillant entre 200 et 250 km, la Zoé devient donc parfaitement apte aux longs trajets. A condition toutefois d’avoir des muscles dorsaux en pleine forme car la suspension est toujours aussi sèche. La Zoé n’a effectivement rien d’une cachottière et vous informera en temps réel de la moindre imperfection du bitume. Il faudra également composer avec la position de conduite assez verticale. Quant aux bagages, ils devront être rationnés car la Zoé ne propose pas mieux que 338 dm3 occupés, en partie, par la pochette contenant le ou les câbles de chargement.