Une couronne méritée ?
Après le flop de la quatrième génération, la survie de l’appellation Scénic était plus que remise en cause chez Renault. Mais c’était sans compter Luca de Meo, le grand patron de la marque, pour qui il était impensable de jeter aux oubliettes un nom aussi connu. Le projet de SUV compact électrique a donc récupéré cette appellation. S’il est trop tôt pour dire si cela sera un gage de succès, pour cette inédite Renault, l’auto a déjà séduit le jury européen de la Voiture de l’année, qui en a fait sa lauréate 2024.
Vu de l’extérieur, en tout cas, ce nouveau Scénic semble séduire. Plus objectivement, c’est à bord que nous lui trouverons ses premières qualités. Grâce à l’empattement généreux (2,79 m), les passagers trouveront facilement leurs aises, y compris s’ils ont des gabarits de basketteurs. Malgré sa généreuse habitabilité, le Scénic est pourtant l’une des offres les plus courtes (4,47 m) de sa catégorie. Un bon point lorsqu’il s’agira de se faufiler en ville, d’autant que l’auto s’avère maniable.
Pas d’inquiétude non plus en ce qui concerne les bagages, puisque l’on dispose de 545 l sous la tablette. Pour le transport d’objets plus encombrants, il est naturellement possible de rabattre la banquette, auquel cas le volume passe à 1 670 l. Un très bon chiffre même si, en pratique, la malle souffre d’un seuil de chargement très haut et de l’absence de plancher plat en configuration 2 places. Quant au mobilier de bord, il ne dépaysera pas les habitués de la Mégane E-Tech puisqu’il est identique. Seuls certains habillages diffèrent selon les finitions mais on retrouve, dans tous les cas de figure, la présentation moderne et la finition pas toujours impeccable. La qualité de certains matériaux, tels que la moquette, laisse également planer quelques doutes sur la capacité à bien vieillir de ce SUV.
Les longues distances ne lui font pas peur
Outre la planche de bord, ce Scénic E-Tech reprend aussi de sa petite sœur la mécanique de 220 ch. Au vu de sa vocation et des 10 cm d’empattement supplémentaires, il l’associe toutefois à une batterie plus généreuse puisqu’elle affiche une capacité de 87 kWh. Ainsi armé, Renault promet une autonomie WLTP de 625 km. Brisons immédiatement le suspense : notre essai, réalisé en majorité sur des routes de moyenne montagne nous a permis de parcourir 500 km avant de devoir recharger. Le Renault tient là un argument majeur sur ses concurrents, à commencer par le Peugeot E-3008.
Autre atout marquant de ce Scénic électrique, il pèse moins de 1 900 kg malgré sa grosse batterie. Outre le gain en autonomie, cette masse contenue permet d’obtenir un véhicule vif à conduire, plutôt agile et fort agréable. Seule la direction manquant un peu de consistance perturbe le plaisir de conduite. En matière de confort, le compromis choisi par les ingénieurs s’avère très bon. Certes, à cause d’un amortissement un peu ferme et de jantes de 19 » livrées de série, ce SUV ne s’érige pas en référence. Mais les familles n’y trouveront rien à redire tant que le bitume n’est pas en trop mauvais état. Quant au comportement routier, il demeure, quelles que soient les circonstances, imperturbable.
Toutes ces qualités ont un coût… et il s’avère raisonnable, accessible dès 46 990 €, desquels on peut retirer le bonus écologique de 4 000 € et l’éventuelle prime à la conversion. La variante de 220 ch est complète, et ce, dès le premier niveau de finition « Techno » : vitres arrière surteintées, système audio Arkamys, services connectés Google, hayon électrique… De plus, afin de conserver les aides gouvernementales, Renault propose les packages haut de gamme sous forme d’options plutôt que sous forme de finition à part entière. Comptez alors + 2 000 € pour l’option Esprit Alpine (jantes 20 », sièges avant Sport chauffants…) ou + 5 500 € pour l’option Iconic (toit panoramique électrochromatique Solarbay, système audio Harman Kardon, conduite autonome de niveau 2…)