Lancé en 2014, le SUV Porsche Macan a été un vrai succès commercial avec plus de 850 000 unités vendues jusqu’en 2021. Cependant, en rance notamment, les taxes et malus écologiques ont freiné ses ventes. Pour sa deuxième génération, le Macan revient en version 100 % électrique, suivant les traces de la Taycan et précédant le futur 718. Ce nouveau modèle conserve-t-il l’essence des Porsche tant appréciée ?
Pour ses dix ans, le SUV Macan évolue radicalement en devenant 100 % électrique, tout en conservant une version thermique pour certains marchés. Une transformation certes audacieuse, mais en phase avec les tendances actuelles.
Une gamme riche
Le Macan électrique est disponible en plusieurs versions, de la Propulsion à la Turbo. La version Macan 4, que nous avons prise en main (à partir de 86 439 €), offre une autonomie WLTP de 516 km et une recharge rapide grâce à la plate-forme 800V. La suspension pneumatique adaptative assure un confort de conduite exceptionnel, malgré des pneus larges qui peuvent générer du bruit de roulement.
Cousin d’Audi
Le Macan électrique repose sur une nouvelle plate-forme 800 V développée avec Audi. Il en résulte une longueur légèrement supérieure au modèle précédent (+6 cm). Le design, lui, reste fidèle à l’ADN Porsche, avec un avant agressif et un habitacle inspiré de la 911. L’arrière, bien que plus sobre, pourrait être amélioré pour plus de dynamisme. Les options de personnalisation sont nombreuses, avec un large choix de couleurs, jantes et matériaux pour les inserts de finition, sans même évoquer le programme Porsche Exclusive pour des configurations à la demande.
Classicisme et modernité
L’intérieur du Macan est un cocon à la fois technologique et luxueux. La présentation horizontale, typique des dernières productions Porsche, est ergonomique et la finition plutôt irréprochable. Trois écrans (dont un optionnel pour le passager) dominent la planche de bord. Traité pour ne pas être vu par le conducteur, l’écran du passager permet de diffuser des médias indépendamment du système central.
Les boutons physiques (ou tactiles à retour haptique) coexistent harmonieusement avec les interfaces 100 % tactiles, offrant une navigation intuitive. L’écran central, bien que moins moderne que celui de certains concurrents, est basé sur Android Automotive (un choix curieux venant de Porsche, qui se disait l’apôtre d’Apple CarPlay), permettant des mises à jour à distance.
Le planificateur de trajets est complet, intégrant les arrêts de recharge et le pré-conditionnement de la batterie. À ce niveau de gamme, c’est bien le moins.
L’habitacle du Macan est donc luxueux, avec des matériaux de haute qualité et des assemblages impeccables. Par ailleurs, son habitabilité est améliorée grâce à un empattement allongé de 9 cm, offrant plus d’espace aux places arrière. Le coffre gagne en volume, sauf pour la version Turbo qui doit intégrer un gros caisson de basse Bose. Un petit frunk sous le capot permet de stocker des câbles ou un petit bagage.
Une vraie Porsche
La position de conduite est fidèle à ce que l’on attend d’une Porsche, avec un volant à la jante fine et parfaitement ajusté, ainsi que des compteurs (malheureusement) numériques (mais) personnalisables. Un affichage tête-haute en réalité augmentée est disponible, mais peut être désactivé si jugé intrusif. Il est vrai qu’il projette « sur la route » un écran virtuel particulièrement imposant et que certains pourraient même trouver gênant.
Sur la route, le Macan 4S impressionne par sa puissance et son agilité. Avec 387 ch (408 avec overboost), 650 Nm de couple et un 0-100 km/h en 5,2 secondes (v. max 220 km/h), il offre des performances de premier plan. Sa transmission intégrale vient parfaire son dynamisme. Bien que nos conditions d’essai étaient plutôt humides, le freinage s’est révélé très constant. En clair, si le SUV Macan offre une puissance qui devient presque banale en regard de ce que font certaines marques chinoises, au moins est-il en mesure de la maîtriser.
Pour les habitués à l’électrique, on notera le parti pris confirmé de Porsche qui ne propose toujours aucun mode de régénération au lever de pied, privilégiant la roue-libre (et l’énergie non consommée, donc) à toute autre forme d’évolution. Bien entendu, le freinage reste quant à lui régénératif lorsque l’on appuie sur la pédale de frein.
Au bilan, le Macan électrique perpétue la tradition Porsche avec un design fidèle, un habitacle technologique et des performances de premier plan, tant en valeur absolue qu’en maîtrise. Bien que son succès futur soit incertain, il représente une évolution cohérente et aboutie. Proposé à partir de 82 959 € (en version propulsion), le Macan électrique s’adresse évidemment à une clientèle de niche désireuse d’un compagnon électrique luxueux.
Photos © Porsche