Sur les terres du Losange
Même si Peugeot affiche un certain retard à l’allumage, on assure, du côté de Sochaux, que l’électrique est une pièce majeure de la stratégie. Mais, alors que la plupart des constructeurs ont décidé de développer un modèle spécifique pour accueillir ce type de motorisations, Peugeot veut le considérer comme étant tout à fait normale. Traduisez par « elle prendra place sous le capot de Peugeot existantes, aux côtés des moteurs essence et Diesel ». La e-208 est la première démonstration de cette volonté.
Sans surprise, elle reprend les qualités, telles que le surprenant bloc d’instrumentations 3D et la très bonne qualité de finition, mais aussi les défauts, au nombre desquels on compte l’habitabilité limitée aux places arrière et un volume de coffre réduit, des 208 thermiques.
Voilà qui nous laisse tout loisir pour nous pencher sur son inédite mécanique, qui présente une particularité étonnante : elle est la plus puissante, avec ses 136 ch, actuellement proposée par la 208. Avec sa batterie de 50 kWh, qui accepte la charge rapide, cette version promet, selon le cycle NEDC, 450 km d’autonomie. Plus prudent, Peugeot met en avant les 340 km obtenus selon le process WLTP. Un chiffre qui la situe dans le haut du panier au sein de sa catégorie, même si la Renault Zoé R135, à la puissance équivalente, affiche 395 km selon ce même cycle. La e-208 reprend l’avantage au chapitre du couple avec 260 Nm, contre 245 pour la Zoé.
C’est toutefois volant en main que la Peugeot démontre ses qualités mécaniques. Malgré ses 1 455 kg, elle se montre vive au démarrage, alerte en reprises et accélère comme une petite sportive. Le poids n’est toutefois pas sans incidence sur la conduite, surtout si on compare l’électrique à la PureTech 130 ch. La bonne nouvelle, c’est que le centre de gravité est abaissé grâce à la disposition des batteries. La e-208 vire donc plus à plat que la variante essence et, ses suspensions étant durcies, elle souffre beaucoup moins de trépidations sur les mauvais revêtements. Le train avant donne même l’impression d’être ici plus mordant, ce qui fait de cette Peugeot un vrai régal sur les routes sinueuses. Le mauvais point, c’est que le confort souffre quelque peu des nouveaux réglages de l’amortissement. Mais pas de quoi rétrograder ce modèle parmi les mauvais élèves de la catégorie. Une électrique plus dynamique que l’essence, donc. Ce qui justifie que Peugeot réserve la finition GT, à la présentation sportive, à la e-208.