Photos © Mercedes
Vous n’en verrez certainement pas tous les jours sur la route. Le Mercedes EQS SUV, dérivé pachydermique de l’EQS berline, permet de faire le point sur le niveau atteint par la marque à l’étoile en matière de véhicule électrique. Une invitation au voyage, à n’en pas douter. Mais jusqu’où peut-il aller ?
Sur le plan technique, ce SUV reprend intégralement les caractéristiques de la limousine EQS, avec laquelle il partage la plateforme EVA, la batterie à la capacité record de 108,4 kWh utiles, ainsi que les moteurs électriques. Ces deux machines sont placées sur chacun des essieux et développent une puissance de 544 ch et un couple de 820 Nm. Ces performances permettent à ce bestiau de près de 2,9 tonnes de réaliser des accélérations solides, atteignant les 100 km/h en seulement 4,6 secondes !
Cependant, les aspirations sportives de l’EQS SUV s’arrêtent là. Les ingénieurs allemands ont préféré privilégier le confort, mettant tout en œuvre pour transporter les passagers dans un cocon remarquablement douillet. Une fois à l’intérieur, le conducteur devra prendre ses repères, car la première question que l’on se pose lorsque l’on passe le sélecteur d’allure en D, c’est : « mais… où diable sont mes roues ? »
Côté techno, la mise en main requiert de prendre le temps de s’occuper des multiples équipements. À l’instar des récentes Mercedes, l’EQS propose un affichage hautement personnalisable sur différents écrans, regorgeant d’une multitude d’informations. Le souci du détail est poussé à l’extrême, créant une expérience visuelle à la fois magnifique et parfois déroutante. Notamment, l’impressionnant affichage tête-haute avec réalité augmentée est fonctionnel et pertinent, mais le flux d’informations affichées (qui prend toujours plus de place sur le pare-brise) pourrait être troublant.
Notre modèle d’essai était équipé de l’Hyperscreen, ajoutant un écran face au passager et recouvrant ainsi le triptyque d’une dalle en verre pour une unification parfaite. Cette configuration est indéniablement impressionnante, mais l’écran central est si grand qu’il peut être difficile d’accéder aux touches situées du côté passager. Néanmoins, il faudrait être très exigeant pour ne pas apprécier l’atmosphère résolument haut de gamme — et en ceci bien meilleure que celle de l’EQS berline — et hautement technologique de l’intérieur. L’éclairage d’ambiance et la qualité remarquable de la sono contribuent également à parfaire cette atmosphère luxueuse.
Avec sa longueur imposante de 5,23 m et son empattement XXL de 3,21 m, l’EQS offre un généreux espace au second rang de sièges, mais malheureusement, ce n’est pas le cas pour les sièges supplémentaires en option (à 2600 €) installés dans le coffre. L’accès et l’espace pour s’asseoir sont franchement limités, du moins pour des adultes de taille normale. De plus, le coffre se réduit considérablement une fois que les deux strapontins sont dépliés, passant à 645 litres en configuration cinq places. Dans cette dernière configuration, on aimerait presque qu’un tapis à bagage rapproche les valises disposés au fond du coffre à l’heure de les décharger, tant la malle parait profonde.
Chi va piano va sano…
En tant que véhicule remarquable à vivre, l’EQS promet également des sensations sur la route. Bien qu’il soit capable d’accélérations plus rapides que certaines voitures sportives, son dynamisme s’arrête là. La suspension pneumatique est efficace, offrant une conduite douce tout en maintenant les mouvements de caisse sous contrôle, comme nous avons pu en juger sur les routes alpines de notre essai. Ainsi, on a l’impression de flotter au-dessus du bitume sans pour autant se sentir comme à bord d’un bateau.
Le Mercedes EQS SUV est rapide, mais très confortable, et son comportement routier reste bien maîtrisé, à condition de ne pas se montrer trop optimiste. L’amortissement est rigoureux (le mode Sport ne rend que légèrement plus ferme l’ensemble), la direction est bien calibrée, et surtout, les roues arrière directrices (jusqu’à 10° en option, un record) semblent miraculeusement raccourcir l’empattement. Cela permet à l’EQS SUV de manœuvrer habilement, presque comme une citadine en ville. Au début, la directivité des roues arrière peut déstabiliser, mais on s’y habitue rapidement.
…e va lontano
Doté d’une batterie de 108 kWh, le Mercedes EQS SUV affiche une autonomie confortable de presque 600 km. Cependant, cette valeur est plus atteignable lors de trajets essentiellement urbains et péri-urbains, car sur autoroute, où l’aérodynamisme est moins favorable, l’autonomie diminue considérablement. Par temps printanier et avec une climatisation légèrement activée, il est difficile de descendre en dessous de 30 kWh/100 km. Cela réduit l’autonomie réelle à un peu plus de 320 km, avant de devoir chercher une station de recharge.
Malgré cela, l’EQS SUV compense grâce à un planificateur d’itinéraire à jour et à une série de marqueurs qui permettent de surveiller efficacement l’autonomie en temps réel.
En termes de recharge, il n’a pas grand-chose à craindre, ce malgré le fait que sa plateforme fonctionne uniquement sur 400 V. Il atteint rapidement le pic de 200 kW de puissance de recharge et conserve une belle puissance de 120/130 kW au-delà de 80 % de SoC. Certains modèles atteindront ce seuil légèrement plus rapidement, mais sur une charge à 100 %, l’EQS SUV (et tous les modèles partageant cette plateforme) se place parmi les meilleurs. Cependant, avec un prix avoisinant les 170 000 € pour la version 580 (et hors option), il reste avant tout un démonstrateur de premier plan.
Bilan
Si l’EQS limousine méritait sans doute mieux en terme de traitement intérieur, ce Mercedes EQS SUV redresse la barre et permet à Mercedes de proposer une véritable vitrine de son savoir faire. Si le gabarit peut impressionner, le plus inquiétant reste la masse qu’atteignent ces véhicules.
On aime
- Confort
- Performance
- techno embarquée
- Ecosystème électrique
On n’aime moins
- Tarif
- Gabarit
- Masse inquiétante