L’écologie, c’est fun
Avec son look à nul autre pareil, on aime ou on déteste le Kia Soul. Cette troisième génération parait même plus originale que ne l’était sa devancière même si le profil de fourgon blindé est toujours de la partie. Ce sont principalement les optiques qui évoluent avec un regard plus effilé, rendu possible par l’adoption de projecteurs à led sur toute la gamme, et des feux qui s’arc-boutent. Cette fantaisie est beaucoup moins marquée à bord malgré l’éclairage d’ambiance à effet 3D. En revanche, la qualité perçue fait un grand bond en avant avec des plastiques de meilleure facture et des assemblages plus précis. Voiture technologique, le Soul confie toute son instrumentation à des écrans, haute-définition de 10,25 » pour le système multimédia, qui intègre ici la navigation, et même Oled pour le bloc d’instrumentations situé face au conducteur. La finition haut de gamme Premium intègre également un affichage tête haute.
Sous le capot autoclave, Kia propose deux motorisations électriques. La première développe 136 ch et, grâce à sa batterie de 39,2 kWh, promet 275 km d’autonomie. La seconde, qui devrait séduire plus de 8 acheteurs du 10, grimpe à 204 ch. La capacité de sa batterie, 64 kWh, permettrait 452 km entre deux recharges. Un chiffre séduisant et qui permettrait à l’e-Soul de gagner ses galons de voiture routière. Comme toujours, les chiffres annoncés sont optimistes, sauf à respecter à la lettre les préceptes de l’éco-conduite. Mais le rythme que nous avons suivi durant notre essai nous aurait permis de parcourir 320 km avant d’être à court d’énergie. Un excellent résultat puisque, d’une part, notre parcours était composé à plus de 80 % d’autoroutes et de routes vallonnées, et, d’autre part, ce petit SUV ne donne qu’une envie : conduire dynamiquement.
Avec ses 1 700 kg à vide, l’e-Soul n’a pourtant rien d’une petite GTI. Même le centre de gravité étant, comme sur toutes les voitures électriques, situé très bas, le comportement routier s’avère joueur. Et comme les 395 Nm de couple sont disponibles immédiatement à chaque pression sur l’accélérateur, nous n’avons pas hésité à bondir de virage en virage. Le hic, c’est que pour maintenir une telle masse, les ingénieurs ont dû tarer les amortisseurs assez fermement. Cela participe à la vivacité de l’ensemble lorsque la route se fait lisse comme un miroir, mais cela se paie chèrement au niveau des lombaires à la moindre déformation prononcée. Sans ce sacrifice au chapitre du confort, l’e-Soul aurait pu prétendre au titre de petite familiale. Car l’espace à bord est généreux pour un véhicule de ce gabarit. Les grands apprécieront, notamment, l’excellent garde au toit. Seul le coffre est un peu étriqué, principalement à cause d’une hauteur de chargement limité. Si l’acquéreur d’un e-Soul devra donc apprendre à voyager léger, il devra aussi disposer d’un solide compte en banque. Certes, nous disposions pour notre essai de la version la mieux dotée, avec, notamment, la sellerie cuir, mais, à 45 300 €, duquel il est possible de déduire 3 000 € de bonus écologique, elle s’affiche au tarif de ses rivaux premium tout aussi bien équipé… mais qui imposeront des budgets carburant et maintenance largement moins digestes.