Essai FORD Mustang Mach-e GT

Pour la septième fois, une Ford préfère apposer sur sa calandre un mustang galopant plutôt que le fameux ovale bleu. Mais ce nouvel opus rompt totalement les liens avec les six modèles qui l’ont précédé.

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Pour les amateurs de voiture sportive, l’arrivé d’une nouvelle Ford Mustang est toujours un évènement, surtout lorsque celle-ci arbore les lettres GT, synonymes de hautes performances. Mais le version 2021 n’hésite pas à se défaire de nombreuses spécificités de cette lignée, à commencer par le V8. Baptisée Mach-e, la nouvelle Mustang n’est pas immédiatement identifiable comme appartenant à cette famille apparue en 1964. Heureusement qu’elle arbore l’équidé sur sa calandre ! Cette Ford prend, en effet, la forme d’un SUV.

Après Puma, Ford appose donc, pour la seconde fois, l’un de ses patronymes les plus sportifs sur ce type de véhicule à la mode. Les designers ont naturellement pris soin de dessiner des lignes dynamiques mais ils ont également dû se soumettre aux incontournables de tout SUV, à commencer par une garde au sol assez imposante, une hauteur de caisse digne d’un monospace et l’implantation de portes arrière. L’ensemble est, de l’avis général, plutôt réussi, mais est-il digne de porter le nom de Mustang ? A chacun de se forger sa propre opinion.
La Mach-e reprend toutefois certains effets de style du coupé, tels que les feux arrière à 3 lames. Du coupé, elle conserve également le goût prononcé pour les coloris voyants : gris Iced, bleu Grabber ou orange Cyber.

Mais le choc esthétique n’est pas réservé à l’extérieur. Dans l’habitacle, on se croirait à bord d’un vaisseau Star Wars avec une immense tablette tactile, pas moins de 15’5 de diagonale, qui trône sur la console centrale. Visiblement, du côté de Deaborn, on n’a pas manqué de s’inspirer des créations californiennes de Tesla. Cette tablette permet de piloter la plupart des fonctions de l’auto : système audio assisté par un dispositif de sonorisation B&O à 10 haut-parleurs, navigation connectée, modes de conduite… Quant à l’instrumentation, elle demeure disposée derrière le volant mais prend la forme d’un combiné haute-définition. En évitant de multiplier les informations, il permet de conserver une très bonne lisibilité. Mais, selon la façon dont est réglé le volant, certaines informations peuvent être en partie masquées. On regrette alors l’indisponibilité, même en option, d’un affichage tête haute.
Après avoir fait le tour de cette Ford, il est temps de voir ce qu’elle a réellement dans le ventre. La fiche technique fait saliver : 487 ch, 860 Nm de couple, un 0 à 100 km/h promis en 4,4s… Sur le papier, la Mustang électrique semble digne de ses sœurs thermiques. Des chiffres obtenus grâce aux deux moteurs électriques, un sur chaque essieu, de la GT. Un duo qui lui permet, au passage, de disposer de 4 roues motrices. Le pack de batteries affiche une puissance confortable de 99 kWh. Afin de faciliter les longs trajets, la Mustang Mach-e GT est également capable d’accepter des puissances de charge allant jusqu’à 150 kW. Dans la réalité, cette Ford ne sera pas la reine des arrêts express. Il faut, en effet, compter 45 minutes pour passer de 10 à 80 % de charge sur une borne adéquate. Ses concurrentes réclament jusqu’à un quart de moins pour récupérer autant d’énergie.

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Le domaine où la Mach-e mérite réellement de porter le nom Mustang, c’est en matière de performances, et notamment en matière d’accélérations. Ça pousse très, très fort, à tel point que le train arrière est parfois débordé malgré la présence de la transmission intégrale. Comme toute voiture électrique, la Mustang Mach-e dispose, en effet, presque immédiatement de la totalité de son couple. Malgré les imposants 265/45 R20 livrés de série, nous avons eu droit, durant notre essai, à quelques séances de décrochage de postérieur en sortie de virage, y compris lorsque le bitume était sec, la pression sur l’accélérateur modérée et le mode de conduite Whisper, le plus calme, enclenché. Mais n’importe quel cow-boy vous le dira : un Mustang ne se laisse pas dompter par le premier venu. Si vous n’appréciez pas les autos au comportement parfois surprenant, oubliez la GT et préférez la plus docile version AWD Extented Range, déjà largement performante avec ses 351 ch.
Côté châssis, les réglages sont clairement plus orientés vers un usage familial que vers le mordant à tout prix. Avec plus de deux tonnes sur la balance, difficile de qualifier la Mustang Mach-e de véritable sportive. En revanche, c’est une redoutable GT, capable d’en remontrer à bien des berlines de renom, notamment en matière de confort. Relevons également l’espace généreux pour 4 adultes, un coffre suffisamment spacieux pour partir en week-end et, naturellement, un silence de fonctionnement quasi-parfait. Si Ford avait pour objectif de développer la première Mustang familiale de son histoire, celui-ci est atteint.

En revanche, tout SUV qu’elle soit, et bien que cette version soit équipée de la transmission intégrale, cette Mustang Mach-e n’a aucune prétention hors du bitume, notamment à cause de pneumatiques hautes performances, uniquement dédiée à un usage sur bitume.

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À retenir

Les plus

Accélérations époustouflantes, qualités familiales indéniables, autonomie sur tous parcours

Les moins

Comportement routier trop joueur, appellation Mustang pas vraiment méritée

Note de la rédaction

14,9/20

Agrément de conduite : 18/20
Sécurité active et passive : 16/20
Confort et vie à bord : 16/20
Budget : 16/20
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