Chic et électrochoc
Marque « premium » du groupe PSA, DS se contente pour l’instant d’une gamme réduite à deux SUV : le gros DS 7 Crossback, et ce DS 3 Crossback au format citadin. En attendant l’arrivée d’autres modèles, le label met l’accent sur l’électrification : le DS 3 débarque ainsi en version 100 % électrique E-Tense, tandis que le DS 7 va se décliner en hybride rechargeable. À l’horizon 2025, DS ne proposera que des modèles partiellement ou totalement électrifiés. Extérieurement, le DS 3 Crossback E-Tense ne diffère quasiment pas des versions thermiques, et conserve son style original et assez baroque. Dans l’habitacle, de superbes selleries (cuir ou Alcantara) côtoient des plastiques de qualité décevante. Accessoirement, le look semble avoir primé sur l’ergonomie, avec par exemple des poignées de contreportes placées trop haut, si bien que les mains agrippent naturellement les… bacs de portières (en plastique dur). Enfin, les places arrière sont assez exiguës. Le coffre est pour sa part correct, avec 350 dm³, un volume identique à celui des versions thermiques, et pour cause : la batterie, d’une capacité brute de 50 kWh (46 kWh réellement exploitables), se loge dans le plancher du véhicule. Conçue sous la forme d’une « croix de Lorraine » étirant ses branches sous les assises avant et arrière, elle alimente un moteur de 100 kW (136 ch) implanté sur l’essieu avant. Une architecture identique à celle de la Peugeot e-208 avec laquelle le DS 3 Crossback E-Tense partage sa plate-forme. On retrouve aussi les trois modes de conduite Eco, Normal et Sport, ce dernier étant le seul à offrir la puissance maximale en permanence. Celle-ci est en effet réduite à 109 ch en mode Normal et à 80 ch en mode Eco. Enfin, pour optimiser la consommation électrique, le confort thermique de l’habitacle est confié à une pompe à chaleur, plus économe que les habituelles résistances.
Silence de cathédrale
Clé dans la poche, les poignées de portières escamotables s’érigent automatiquement lorsque l’on s’approche : c’est l’accès et démarrage mains libres « Proximity », de série sur les finitions hautes. Une fois installé à bord, une pression d’une seconde sur la pédale de frein et le bouton « Engine Start » font apparaître l’indication « Ready » sur l’instrumentation numérique. Il suffit alors de basculer le sélecteur sur la position Drive pour s’élancer dans un silence de cathédrale. C’est là une grande qualité du DS 3 Crossback E-Tense : doté d’une insonorisation plus poussée que les modèles thermiques (vitres épaissies et pare-brise acoustique), il maîtrise fort bien bruits de roulements et aérodynamiques. Par défaut, la voiture démarre en mode Normal, qui propose des accélérations et reprises correctes. Pour bénéficier de la puissance maximale, il faut, on l’a dit, passer en mode Sport ou tout simplement enfoncer la pédale d’accélérateur jusqu’au kick-down, ce qui permet des dépassements efficaces. Avec un 0 à 100 km/h effectué en 9 s et une vitesse maxi bridée à 150 km/h pour épargner l’autonomie, le DS 3 Crossback E-Tense n’a rien de sportif, mais il offre des performances suffisantes au quotidien. Le comportement routier est du même tonneau : rassurant à défaut d’être agile. La direction est un peu floue autour du point milieu, mais le DS 3 Crossback se montre suffisamment équilibré et préserve un bon confort de suspension. En revanche, les freins manquent de franchise à l’attaque de la pédale.
Belles promesses
Et côté autonomie, ça donne quoi ? Après 190 km d’un parcours très varié, mêlant traversée de villages, routes et voies rapides (mais pas vraiment de circulation urbaine dense), notre consommation s’est établie à 18 kWh/100 km. Ramenée aux 46 kWh effectifs de la batterie, cela donne une autonomie théorique avoisinant les 255 km, assez éloignée des 320 km WLTP revendiqués par le constructeur. Gageons qu’il sera possible de se rapprocher des 300 km en milieu urbain ou en déployant à fond ses talents d’éco-conducteur. Mais s’embarquer pour un « road trip » aux commandes d’un DS 3 Crossback E-Tense nécessitera un minimum de planification en amont. Ce n’est cependant pas insurmontable, d’autant que l’engin peut se recharger à une puissance de 100 kW sur des bornes rapides type Ionity. Dans ces conditions, DS promet une recharge de 0 à 80 % en 30 minutes.