L’électrique pour tous ?
Mercedes peut compter sur l’EQA, tandis qu’Audi a dégainé une nouvelle dénomination avec son Q4 e-tron. Même Volvo est déjà dans la place avec un séduisant XC40 Recharge. Et on ne parlera pas de Tesla et son Model Y, véritable rouleau compresseur en Europe. Dire que le chemin s’annonce embouteillé pour le tout nouvel iX1 serait un euphémisme. Il y a du monde sur la route donc. Mais l’allemand peut d’abord compter sur l’excellente base que lui sert cette nouvelle génération. Plus costaud aux entournures, vraiment spacieux et pratique, bien fabriqué et doté d’un habitacle très techno à défaut d’être hyper ergonomique, l’iX1 part sur de bonnes bases. Reste à savoir ce qu’il conserve de cette homogénéité une fois flanqué d’une énorme pile.
Pour son premier modèle 100% électrique – plus – abordable, BMW a installé une batterie de 66,5 kWh, actionnant les deux moteurs électriques répartis sur les deux essieux. Ces unités développent la puissance de 272 ch, mais peuvent offrir un boost allant jusqu’à 313 ch pendant quelques secondes (via une palette dédiée, derrière la branche gauche du volant). Côté autonomie, BMW promet une endurance pouvant aller jusqu’à 438 km en WLTP. Mais il y a fort à parier que pour notre modèle d’essai M Sport, lourdement optionné et posé sur de belles jantes de 20 pouces, la réalité sera tout autre. Et avant tout parce que cet essai se déroule en hiver, par une température tout juste positive. Notre périple nous mènera de la région parisienne au centre-ville de Blois. Le tout en traversant quelques villages, en empruntant essentiellement le réseau secondaire avec une rapide portion autoroutière.
Des watts et des kilos
Plein d’énergie fait, ordinateur de bord réinitialisé, notre iX1 affiche une autonomie de 320 km au tableau de bord. Notre roadbook nous informe lui d’un trajet de 220 km. Le calcul facile devrait nous permettre d’arriver sereinement avec une bonne réserve de charge à l’arrivée. De quoi profiter sereinement de l’ambiance moderne, techno et bien réalisée qui règne à bord de cet iX1. L’insonorisation réussie contraste avec l’amortissement franchement ferme de notre finition M Sport. Elle est dotée d’une suspension M Adaptative à deux lois qui préfère clairement annihiler tout mouvement de caisse pour ce SUV dépassant désormais les deux tonnes. Et si on retrouve le caractère plutôt dynamique des X1 thermiques, les limites sont bien évidemment plus rapidement atteintes. Avec près de 400 kg de plus que le plus musclé des X1 essence, l’iX1 ne peut se départir d’une certaine inertie. Un embonpoint qui se ressent au volant, même si la direction, elle, continue d’être muette comme une carpe. Le BMW iX7 glisse plus tôt de l’avant en étant, certes, moins bien aidé par les gommes à faible résistance dont il est doté. Qu’importe, l’iX1 joue une autre carte que celle de la sportivité, même si les accélérations éclair dont il peut faire preuve donnent envie d’aller toujours plus vite.
Spacieux, lumineux avec cet énorme toit vitré panoramique ET ouvrant, doté d’un coffre de de 490 litres (l’espace sous le plancher des version thermiques n’est plus accessible), l’iX1 reste une familiale plutôt fréquentable, même s’il faudra ici faire l’impasse sur la très pratique banquette coulissante. Et puisqu’on en est à parler des choses moins pratiques, l’ergonomie très alambiquée de certaines commandes (contrôle de distance du régulateur adaptatif, climatisation) pose toujours question. Tout comme l’autonomie réelle du iX1 qui, arrivé à Blois, n’affichait plus que 40 km d’autonomie. Ce qui signifie que par temps aussi froid, et avec une petite portion d’autoroute, l’autonomie peinerait à dépasser les 300 km. Un peu juste pour un modèle comme le nôtre affiché à plus de 75 000 €. Qu’importe, la concurrence ne fait pas beaucoup mieux, à part un certain Model Y, qui continue d’officier parmi les tous meilleurs de la catégorie.