Aller vite, et enfin plus loin
Audi fut l’un des premiers à lancer un imposant SUV haut de gamme tout électrique. La réponse au Tesla Model X était à ce point nécessaire. Cet e-tron Quattro n’avait malheureusement pas convaincu, avec une consommation indécente, une batterie limitée, et donc une autonomie insuffisante. L’arrivée des BMW iX et Mercedes EQE SUV, ont par ailleurs accéléré sa chute, faute à une polyvalence peut convaincante. Mais l’heure du restylage a sonné. Et une fois n’est pas coutume, Audi a profondément revu son modèle.
Esthétiquement d’abord, avec une calandre modernisée, un regard plus affûté et des boucliers plus démonstratifs, surtout dans cette version SQ8. L’arrière évolue plus subtilement, tout comme l’intérieur, qui conserve une certaine allure, moderne et très bien finie. Mais le plus important ne se voit pas. Le Q8 e-tron, c’est désormais son nom pour garder une cohérence dans la gamme, fait désormais appel à une batterie plus imposante, dès l’entrée de gamme (89 kWh au lieu de 71), et l’accumulateur de cette déclinaison sportive pointe même à 114 kW bruts. Ce stockage supplémentaire s’accompagne de moteurs électriques asynchrones revus pour moins consommer. Sur ce SQ8 e-tron, ils sont toujours au nombre de trois (deux sur le train avant, un seul à l’arrière), et la puissance atteint 503 ch, pour 973 Nm de couple ! Ainsi doté, le SQ8 e-tron Sportback (variante coupé), affiche une autonomie de 513 km (552 km pour la version 55 de 408 ch). Des progrès sensibles donc, qui améliorent la polyvalence de ce gros bébé facturé tout de même 113 700 €.
Un comportement routier spectaculaire
A ce tarif, Audi offre, il est vrai, une familiale plutôt talentueuse. L’intérieur reste toujours aussi vaste, et particulièrement bien fabriqué. Même le coffre de plus de 600 dm3 permet d’envisager un départ en vacances serein. Surtout que sa recharge a elle aussi progressé. Désormais, il encaisse jusqu’à 170 kW de puissance, contre 120 auparavant. De quoi réduire un temps de charge de 10 à 80 % à environ 30 minutes. Là encore, le SQ8 e-tron revient dans la bataille en proposant des prestations plus proches de ses rivaux plus modernes.
En revanche, s’il y a bien un domaine sur lequel il ne craint toujours pas grand monde, c’est celui du dynamisme. A fortiori dans cette déclinaison survoltée. Les 503 ch ne sont pas forcément les plus impressionnants, notamment face à un iX M60 de 619 ch, ou un EQE 53 de 625 ch. Reste que le SQ8 e-tron détale toujours comme un lapin, et conserve une efficacité redoutable. Bien aidé par sa suspension pneumatique rigoureuse et des trains roulants revus, l’Allemand s’accommode de ses 2,6 tonnes sans sourciller. Ça passe vite et fort partout, avec une réellement facilité. Jamais déséquilibré par les enchaînement de virage, toujours précisément mené par son train avant efficace et une direction finement recalibrée, le SQ8 e-tron impressionne plus que son rival étoilé par exemple. La motricité ne lui fait jamais défaut, et le freinage semble être suffisant dimensionné pour la bête.
Mais il n’y a pas de miracle, avec un tel mastodonte et une telle maitrise, ce sont bien les éléments mécaniques qui en prennent pour leur frais : consommation qui s’envole, freinage qui s’échauffe, pneus soumis à rude épreuve… Il faut aussi garder en tête l’imposante masse de cet Audi, qui s’échine à vous isoler de l’extérieur.
Toujours aussi rapide et bien présenté, le SQ8 e-tron a également su garder un réel niveau de confort, certes un poil plus ferme dans cette version. Une vraie douceur de conduite doublée d’une insonorisation poussée qui offre des trajets reposants. Quant à son endurance, elle fait effectivement un bon en avant. Notre consommation moyenne lors de l’essai s’est établi aux alentours des 22 kWh/100 km sur les parcours quotidiens, de quoi viser une autonomie proche des 500 km. Sur autoroute en revanche, il sera difficile de faire des liaisons supérieures à 350 km. Sans révolutionner le genre dans la catégorie, le Q8 e-tron, et cette variante SQ8 Sportback, se permet au moins un retour dans la course réussi, face à des alternatives plus récentes sur le marché.