Le constructeur chinois Aiways enrichit sa gamme. Après le SUV U5, voici désormais le SUV coupé U6. S’ils partagent de nombreux éléments techniques, le second est avant tout plus grand (4,81 m) et, c’est presque paradoxal, plus dynamique. Positionné à 46 990 euros, il doit faire face à la redoutable concurrence du Tesla Model Y dont le modèle d’entrée de gamme affiche la même étiquette. Mais comme il n’y a pas que Tesla dans la vie, voyons ce qu’a à offrir cet Aiways U6.
Plus gros qu’il n’y parait
Au premier contact avec l’auto, nous nous laissons surprendre par le gabarit. En photo, l’auto paraissait plus compacte qu’elle ne l’est en réalité. C’est surtout en la comparant à un Volkswagen ID. 5 qu’on se rend compte que le dessin fait beaucoup pour la perception. Le SUV allemand a beau être plus court de 20 centimètres, il parait plus gros que le chinois.
Il faut dire qu’Aiways a soigné le trait de son U6. Il se distingue par une convergence de ses lignes vers le bouclier avant qui se trouve en quelque sorte au dessus de la calandre, à tout le moins des prises d’air. Le Cx de 0,24 démontre en tous les cas une bonne maîtrise de l’aéro, dont on trouvera des signes dans les petits winglets en bas des ailes avant et arrière, par exemple. Pour assoir l’auto sur la route, les feux avant mélangent habilement les traits horizontaux et verticaux.
Atmosphère colorée
À l’intérieur, on est également surpris par l’atmosphère colorée que propose Aiways. En attendant une finition full black, c’est d’ailleurs la seule qui soit disponible au catalogue. En tous les cas, on apprécie cette alternative aux ambiances souvent ternes que proposent de nombreux concurrents à l’heure actuelle. Le dessin des sièges démontre par ailleurs s’il le fallait le soin certain que le constructeur a accordé à son intérieur. Le reste du mobilier est plutôt bien présenté et semble correctement assemblé, même si ici et là notre modèle de présérie montrait quelques axes de progression possible. Rien de choquant en tous les cas.
Au dessus de la tête des passagers, un grand toit panoramique vitré laisse entrer une belle lumière, mais on aurait apprécié des poignées de maintien pour tout le monde. À l’arrière, les passagers bénéficient d’une bonne place aux jambes, tandis que le coffre affiche un volume un peu juste et somme tout en deçà de ce que propose le segment, avec seulement 472 litres.
De bonnes trouvailles
Le dessin de la planche de bord, lui, étire l’auto dans sa largeur. La ligne d’aérateurs traverse tout l’habitacle, interrompu ici par l’instrumentation minimaliste, là par le grand écran tactile de 14,6 pouces. Sous les yeux du conducteur, seuls l’heure, la vitesse, le rapport engagé et l’autonomie sont affichés et cela suffit en fait amplement. Le reste des informations est à consulter sur l’écran central. Il offre une interface très complète, mais aussi un peu complexe dans son arborescence, avec parfois des redondances qui nous perdent un peu lorsqu’on le manipule.
Mention spéciale au sélecteur d’allure qui prend les traits d’une poignée de type aviation. Mais ici, on ne la pousse ou ne la tire, les positions R-N-D s’obtiennent en tournant la poignée, un peu comme un accélérateur de moto, tandis que le mode parking est activé par un bouton qui tombe sous le pouce. Le volant offre quant à lui un dessin sympa et a le bon goût de ne pas trop multiplier les commandes. Le multimédia est à droite, les aides à la conduite sont à gauche.
Pour démarrer, il suffit d’appuyer sur le frein et engager la marche avant. Quatre programmes de conduite sont proposés, le cinquième étant un mode personnalisable. On retiendra que le mode Eco est un peu anémique et que le mode Pedal force la régénération, mais ne permet pas d’aller jusqu’à l’arrêt complet au lever de pied.
Pour voyager, Aiways a fait le choix de ne pas proposer de GPS. Il faut donc reporter ses trajets sur son smartphone que l’on peut manipuler à l’écran via Apple CarPlay ou Android Auto. Évidemment, l’absence de GPS implique qu’il n’y a pas non plus de planificateur de trajet pour gérer les recharges. Là aussi, il faudra donc compter sur des applications tierces.
Des kilos bien gérés
Sur la route, le Aiways U6 fait montre d’un dynamisme plutôt inattendu pour un si gros gabarit. Si l’autoroute lui va bien, avec de bonnes reprises malgré une vitesse maxi bridée à 160 km/h, les petites routes enlacées ne lui font pas peur non plus. Le châssis est sain, précis même, et encaisse facilement les changements d’appui, tandis que la suspension assure un confort réel aux occupants. On aurait pu penser les 218 chevaux un peu justes pour les 1800 kilos de l’engin, mais ils se montrent plutôt bien présents.
En réalité, ce qui vient le plus perturber le conducteur, ce sont les alarmes qui ne manquent jamais de sonner au moindre « danger » détecté. 1 kilomètre par heure trop vite : alarme. écart de trajectoire maîtrisé : alarme. Voiture en approche : alarme… et on en oublie. Bien sûr, la plupart de ces alertes sont paramétrables, voire occultables. Mais elles se réactiveront automatiquement au redémarrage et Aiways aurait été bien inspiré de proposer un raccourci pour les supprimer. Reste que l’alarme de survitesse n’est, elle, pas totalement occultable. Elle sonnera au moins trois fois si l’auto juge que l’on roule trop vite. Problème, le système se base pour cela sur la reconnaissance des panneaux… qu’elle ne lit pas toujours de façon très à propos.
Une consommation raisonnable
Côté autonomie et consommation, l’U6 est équipé d’une batterie de 63 kWh qui lui autorise a priori 405 km d’autonomie. C’est sans doute un peu optimiste, mais nous avons eu la divine surprise de ne consommer qu’à peine 14 kWh aux cent kilomètres durant notre journée de périple mêlant autoroute, réseau secondaire et circuit urbain, ce qui laisse envisager de belles étapes avant la recharge.
Malheureusement, la charge rapide est limitée à une puissance de 90 kW, ce qui est nettement en deçà de ce que propose la concurrence. Il faudra jauger sur la durée la façon dont est gérée la courbe de charge pour savoir si c’est réellement pénalisant ou non.
S’il n’y avait cette interface avec ses alarmes agaçantes et une puissance de charge admissible qui gagnerait à passer à trois chiffres, Aiways aurait rendu une copie plus que satisfaisante avec cet U6. Car lorsqu’on se vend au même prix qu’une Tesla Model Y, il faut accepter de lui être comparée. Certes, la Tesla n’a pas un physique facile, mais l’efficacité de son écosystème n’est plus à démontrer. Quoi qu’il en soit, l’U6 mérite de se trouver sur les listes d’achat du genre, ne serait-ce que pour découvrir cette nouvelle proposition !
Fiche technique
- Dimensions (L/l/h) : 4,81 x 1,88 x 1,64 m
- Masse : 1 780 kg
- Puissance : 218 chevaux
- Capacité de la batterie : 63 kWh
- Autonomie : 405 km (donnée constructeur)
- Vitesse maxi : 160 km/h
- Prix : 46 990 euros
Un commentaire
Je trouve cette voiture assez joli pour un véhicule chinois, ils ont fait d’énormes progrès au niveau design, après il faudra voir la fiabilité par rapport aux marques européennes.