Au milieu de sa carrière, l’Audi e-tron, premier véhicule électrique estampillé Audi, connait plusieurs évolutions. Tout d’abord, un changement de nom lui permet de trouver sa place au sein de la vaste gamme aux anneaux. Mais face à une concurrence toujours mieux armée et plus nombreuse, parvient-il à prendre la tête de la course ?
A. Lenoir, avec W. Bouarab ; Photos : Audi
Présenté lors du Mondial de l’automobile 2018, le premier véhicule électrique de série d’Audi était baptisé e-tron. Depuis, cette appellation a été utilisée à plusieurs reprises par la marque, tant pour des modèles de série que pour des concept-cars, toujours associée à une combinaison de lettres et de chiffres, comme pour toute Audi. Afin de respecter la hiérarchie de cette offre pléthorique, l’e-tron devait lui aussi s’adapter à ce nommage. Ainsi, avec sonrestylage, il devient le Q8 e-tron. Si ce n’est pas le seul changement que connait ce grand SUV, c’est l’une des plus visibles.
L’évolution est légère.
En termes de design, on remarquera une nouvelle calandre qui intègre une signature lumineuse sophistiquée, ainsi que des pare-chocs redessinés. Les changements sont encore plus minimes à l’intérieur, avec seulement quelques détails de présentation revus. Bien que modestes, ces modifications parviennent à alléger visuellement la ligne générale, auparavant assez massive, voire lourde.
Le meilleur est caché
Pour découvrir les principales améliorations, il faut se pencher sur les spécifications techniques. Ne cherchez pas du côté des moteurs, car cette version 55 en possède un sur chaque essieu, offrant une puissance maximale de 408 chevaux. En revanche, du côté de la batterie, l’évolution de la capacité est significative. Elle passe de 95 à 106 kWh. Parallèlement, la puissance de charge maximale passe de 150 à 170 kW. Le tout, selon Audi, permet de répondre à l’une des principales critiques formulées à l’égard de la première version : son incapacité à réaliser de longs trajets dans un laps de temps raisonnable.
Toujours un solide appétit
Étant donné que cette polyvalence accrue est le principal argument du Q8 e-tron, nous nous sommes empressés de le vérifier. Après avoir parcouru plusieurs centaines de kilomètres sur des routes secondaires et des autoroutes, nous pouvons confirmer que le travail des ingénieurs a porté ses fruits. En adoptant une conduite tranquille, la consommation moyenne s’établit légèrement en dessous de 25 kWh/100 km, ce qui permet de parcourir 450 km entre deux recharges. Mais si vous appuyez un peu plus sur l’accélérateur, la consommation augmentera considérablement, jusqu’à 30 à 35 kWh/100 km. Bien que l’amélioration soit notable et suffisante pour une utilisation familiale, elle reste insuffisante pour prendre la tête de la course à l’autonomie.
Sportive d’apparat
Pour notre essai, nous avons eu la version S-Line à notre disposition. Avec son kit carrosserie, ses jantes de grand diamètre (20 pouces de série et jusqu’à 22 pouces en option) et ses sièges enveloppants revêtus de cuir et d’une imitation d’Alcantara, cette variante promet beaucoup. Cependant, malgré ses 408 chevaux et sa transmission intégrale e-Quattro (un système fonctionnant sans liaison physique grâce à la combinaison des deux moteurs électriques), on ne peut pas la considérer comme une voiture sportive. D’une part, car ce SUV Audi Q8 e-tron affiche un poids à vide de 2 585 kg. D’autre part, parce que le groupe Volkswagen a fait le choix, pour ses véhicules électriques, de moteurs progressifs, sans doute pour assurer une meilleure fiabilité à long terme. Cela ne signifie pas pour autant que ce SUV est apathique. Avec un couple de 664 Nm, il est capable de surpasser la plupart des voitures de production.
Un 8 qui veut dire confort
Même en sollicitant fréquemment l’accélérateur, le Q8 e-tron se distingue par un confort de suspension exemplaire. Nous ne pouvons que saluer la décision de la marque d’équiper toute la gamme d’une suspension pneumatique, même si, dans le cas de la finition S-Line, celle-ci s’autorise des réglages plus sportifs. Un autre avantage de ce système d’amortissement est la prise de roulis contenue en virage. Pour le reste, on retrouve les nombreuses qualités intérieures de feu l’e-tron, à savoir un habitacle spacieux et un volume de chargement généreux (569 litres de coffre + un frunk de 62 litres), une présentation soignée et ultra moderne (écran tactile multimédia de 10,1 pouces et commandes de climatisation) ainsi qu’une finition irréprochable.
Notre avis
Plutôt que sur les évolutions esthétiques, Audi a mis l’accent, lors de ce restylage, sur le principal point faible de l’e-tron, à savoir son autonomie limitée. Le Q8 e-tron n’égale toujours pas les meilleurs représentants de sa catégorie en termes d’autonomie, mais les trajets en vacances ne seront plus une corvée. Ajoutez à cela son confort et son habitabilité, et vous obtenez la recette d’une voiture électrique quasi-idéale… à condition de pouvoir débourser au moins 96 200 €.
Points forts
- Amortissement
- Habitabilité/volume de coffre
- Roulis limité en courbe
- Autonomie enfin décente
Points faibles
- Caractère placide
- Autonomie seulement décente
Fiche technique
- Puissance : 408 ch
- Vitesse maxi : 200 km/h (bridée électriquement)
- 0 à 100 km/h : 5,6 s
- Prix : 96 200 €