Skoda entre dans la danse
Longtemps en retard en matière de véhicules 100% électriques, le groupe Volkswagen multiplie à l’envie ce type de modèle depuis quelques mois. Avec l’Enyaq, Skoda propose à son tour un modèle uniquement dédié à cette énergie. Ce SUV compact se veut très imposant, avec 4,65 m de long. Cela lui permet d’offrir une habitabilité généreuse, comme le veut la tradition de la marque, ainsi que 585 l de malle, ce qui suffira à une famille de cinq personnes. Malheureusement, il ne profite pas de son gabarit pour intégrer, même en option, une troisième rangée de sièges, la plateforme MEB, déjà vue sur les Volkswagen ID.3 et ID.4, ne permettant pas ce type d’aménagement.
Puisque nous sommes à bord, intéressons au mobilier. Bien qu’il propre à l’Enyaq, il ressemble fortement à celui de l’ID.4. Mais Skoda pousse très loin les possibilités de personnalisation avec 7 types d’habillages possibles dont certains en laine Eco-responsable, en Alcantara et en cuir. La planche de bord peut également revêtir certains de ses matériaux, plus valorisants que du simple plastique. La finition demeurant excellente, il est impossible de ne pas conclure que l’Enyaq se veut plus valorisant intérieurement que son cousin Volkswagen.
A l’extérieur, les avis sont plus partagés, notamment en ce qui concerne la face avant, dotée d’une très imposante calandre 100% plastique qui peut, contre 665 € sur notre version d’essai, se convertir en Crystal Face. Comprenez par là qu’elle est alors entièrement éclairée à la nuit tombée. Effet kitsch garanti.
On retrouve par ailleurs les éléments techniques de l’ID.4. Notre modèle d’essai était doté du couple gros moteur/grosse batterie. Nommé 80, il permet de disposer de 204 ch, uniquement transmis aux roues arrière en attendant l’arrivée, en fin d’année, des versions X à quatre roues motrices, et d’une autonomie allant jusqu’à 534 km grâce aux 77 kWh de la batterie. Dans cet imposant SUV, c’est ce mariage qui s’impose, quelques kilomètres parcourus au volant d’une version 60, c’est-à-dire 180 ch et 58 kWh, ayant fait naitre quelques craintes quant aux capacités de relances et à l’autonomie réelle de ce cœur de gamme.
Même si, sur route sinueuse, les plus de deux tonnes à vide de la version 80 privent l’Enyaq d’une certaine agilité, les accélérations et les dépassements s’effectuent en un clin d’œil. Sur voies rapides, la sérénité est totale d’autant que, sur autoroute, l’autonomie durant notre essai était d’environ 350 km. Naturellement, en mixant réseau secondaire et artères urbaines, il est tout à fait envisageable de parcourir plus de 400 km entre deux recharges, ce qui permet à l’Enyaq de s’affranchir de l’un des deux points noirs de la voiture électrique.
Malheureusement, il n’évite pas le second, à savoir des temps de charge exagérément longs : au moins 2 heures sur une borne haute tension. La faute à un choix technique qui limite la puissance de recharge à 50 kW. Cochez l’option « Augmentation de la recharge rapide à 125 kW » s’impose donc, d’autant que son tarif, fixé à 525 €, demeure acceptable.