Volt-face
A l’instar de son cousin Hyundai, qui les désigne par le label Ioniq, Kia s’apprête à développer une gamme complète de véhicules électriques, qui seront identifiés par les lettres EV. L’EV6 est la première de cette famille qui s’annonce très nombreuse. Techniquement, il s’agit d’une copie quasi-conforme de la Hyundai Ioniq 5. Esthétiquement, en revanche, les designers de Kia ont décidé de lui donner un look unique… que chacun sera libre de juger à son goût ou pas. Force est toutefois de reconnaitre que la marque a décidé d’en finir avec les designs mièvres. Une volonté que l’on retrouve à bord, même si le double écran qui fait face au conducteur rappelle furieusement les dernières créations de Mercedes. Si la présentation est moderne avec, notamment, des touches sensitives qu’il est possible de configurer selon ses envies, la qualité de fabrication n’est guère au rendez-vous. L’ensemble dégage une impression un peu cheap et certains matériaux ne sont pas dignes de cette catégorie. Comme pour se faire pardonner, l’EV6 propose beaucoup d’espace à ses occupants, presque autant que dans une limousine telle que la Mercedes Classe S. En revanche, il faudra voyager léger : le moteur implanté sous le coffre est gourmand en espace. 490 l pour un crossover de 4,70 m, c’est, en effet, dans la moyenne basse. Sur la finition GT-Line de notre essai, dotée en série du système audio Meridian, le subwoofer fait même perdre 10 l supplémentaires.
Toujours à bord, on appréciera le moelleux des sièges et l’insonorisation quasi-parfaite, moins la fermeté de l’amortissement, que la présence des jantes de 19 », livrées d’origine, ne fait que renforcer. Sur autoroute, cela permet à l’EV6 de donner l’impression d’être scotchée au bitume. Mais, sur le réseau secondaire ou en ville, la moindre déformation remonte violemment dans les vertèbres des occupants.
Sur le papier, l’élément le plus intéressant de cette Kia est sa partie mécanique. La marque coréenne a visé haut avec, sur cette motorisation intermédiaire, pas moins de 325 ch, 605 Nm, quatre roues motrices et une batterie de 77,4 kWh qui permet à l’EV6 d’annoncer jusqu’à 506 km d’autonomie en cycle mixte. Dans la réalité, il faudra plutôt tabler sur une moyenne de 320 km, le poids conséquent, plus de deux tonnes à vide, faisant fortement grimper la consommation à chaque relance. Au final, l’appétit moyen de cette version s’est établi, lors de notre essai, aux environs de 23 kWh/100 km. Un score pas particulièrement brillant. Heureusement que, grâce à son architecture électrique en 800 V, l’EV6 accepte les très fortes puissances de charge, jusqu’à 239 kW. De quoi récupérer 80 % d’autonomie en seulement 18 minutes. Autre conséquence négative de la masse, le comportement est pataud dans les enchainements de virage. En revanche, accélérations et reprises ne sont qu’une simple formalité.