Polyvalence chère payée
Une transformation désormais classique, déjà opérée sur les frères thermiques Q3 et Q5, et le grand e-tron Quattro. Une silhouette allongée (visuellement uniquement) par le toit façon coupé, et qui sied plutôt bien à cet allemand au design plutôt moderne. Très proche du concept présenté en 2019 à Genève, ce Q4 Sportback e-tron conserve une ligne dynamique, et évoque un esprit technologique marqué, que l’on retrouvera à bord. Audi propose désormais tout une gamme pour son modèle électrique, allant de la version d’entrée de gamme à petite batterie (55 kWh, 46 750 €), au cœur de gamme développant 204 ch et animé par une batterie de 82 kWh. Cette même batterie est utilisée pour la déclinaison 50 Quattro de notre essai. Une version haut de gamme, ajoutant un deuxième moteur électrique (sur le train avant cette fois) pour développer un total de 299 ch. Cette version est donnée pour une autonomie WLTP maximum de 498 km, qu’il est évidemment très compliqué d’atteindre dans la vie réelle.
Techniquement très proche de ses cousins Volkswagen ID.5 GTX et Skoda Enyaq Coupé RS, ce Q4 Sportback e-tron, dans cette version 50 Quattro donc, impose ses conditions pour fournir son pic de puissance (niveau de charge important de la batterie, condition optimale de température…). Le reste du temps, les 460 Nm de couple, instantanément disponibles dotent ce SUV Audi de solides performances (6,2 secondes pour le 0 à 100 km/h). Mais au petit jeu de celui qui sera le plus rapide, le Q4 Sportback e-tron laisse légèrement sur sa faim. Un Volvo C40 Twin de 408 ch ou un Tesla Model Y Performance sont autrement plus démonstratifs. Pas nécessaire certes, mais avec un tarif frôlant les 80 000 € dans cette configuration, l’allemand pourrait en décevoir certains sur ce point. Autre point de déception, la qualité de finition. Un reproche que l’on fait d’autant plus à ce Q4 Sportback e-tron, que la marque est réputée pour son excellence en la matière. Audi déçoit sur ce chapitre, avec quelques détails agaçant pour un véhicule vendu aussi cher.
Pour le reste, l’ambiance très moderne composée d’un volant à double méplat plutôt original, d’aérateurs façon vaisseau spatial et d’une planche de bord orientée vers le conducteur fait son petit effet. Un contenu technologique dernier cri vient faire écho à cette atmosphère high-tech : navigation GPS à réalité augmentée dans l’affichage tête haute, éclaire LED matriciel avec personnalisation de la signature lumineuse, conduite prédictive pour optimiser consommations et temps de recharge… Séduisant à regarder, plutôt valorisant à bord, cet Audi Q4 e-tron Sportback sait également être une talentueuse familiale qui n’a pas tout sacrifié sur l’hôtel du design. En témoigne une excellente habitabilité, un coffre un peu plus généreux que la version SUV (535 l) et des rangements nombreux et bien pensés.
Au volant, on apprécie avant tout la douceur de conduite, y compris dans cette version 50 Quattro. Certes, les grandes jantes de 21 pouces ne sont pas forcément indiquées pour préserver le confort, surtout en ville. Mais les voyages sont plutôt sereins à bord de cet allemand bien insonorisé et qui se laisse guider par des commandes plutôt douces. Une philosophie qui ne l’empêche pas d’être suffisamment dynamique. S’il se montre plutôt vif et réactif, il ne se montre en revanche pas très communicatif et isole un peu trop de la route. Rien d’inquiétant, le Q4 Sportback e-tron se montrant toujours rassurant dans ses réactions. Reste la question des consommations et de l’autonomie, un peu juste pour ce modèle dont la vocation est de devenir le premier véhicule du foyer. Avec moins de 400 km en utilisation urbaine et péri-urbaine, cette Audi fera le job dans la grande majorité des cas. Mais ses consommations sur autoroute empêchent de réaliser des liaisons de plus de 250 km. Un peu juste, d’autant plus que sa puissance de recharge maximale de 135 kW ne permet pas de recharges éclair.