En quelques années seulement, BYD est devenu le premier constructeur chinois. Sur son marché, la marque a vendu 1,8 million de véhicules en 2022, soit une progression record de près de 146 % qui la positionne à la troisième place, derrière Volkswagen et Toyota. Encore quasiment inconnue hors de son pays d’origine, les ambitions de la marque chinoise donnent le tournis. Pour son expansion mondiale — et donc européenne — BYD veut construire une méga usine en Europe. La France est sur les rangs, mais elle ne s’y trouve pas seule.
N’y a-t-il plus que les constructeurs étrangers pour réellement croire en la France et en son potentiel industriel ? Dans le nord, l’usine Toyota de Valenciennes-Onnaing est aujourd’hui la première en nombre de véhicules produits en France, avec 250 000 Yaris et Yaris Cross hybrides à sortir de ses chaînes chaque année. C’est même devenu l’usine la plus productive du groupe japonais dans le monde.
Un catalogue bien fourni
Le constructeur chinois BYD (pour Build Your Dream), qui fabrique des véhicules électriques et PHEV, possède un catalogue d’une quinzaine de véhicules, dont certains ont déjà commencé à être lancés ou présentés en Europe, notamment au dernier salon automobile de Paris où il a, entre autre, exposé la Seal. Sur le Vieux Continent, les modèles qui devraient rapidement faire l’objet d’une diffusion sont les Han, Tang, Atto 3 et, donc, Seal. Certains d’entre eux sont d’ailleurs déjà vendus en Norvège, en Allemagne et en Angleterre.
Pour nourrir cette ambition, le Financial Times révélait en mars dernier que le constructeur planifiait la mise en service d’une immense usine sur le sol européen. Cette usine aurait une capacité de production record de 800 000 véhicules par an dès 2030.
Une concurrence redoutable
Mais si la France est sur les rangs, d’autres pays sont également présents sur cette shortlist, comme on dit, notamment l’Espagne. En matière de production automobile, ce pays est aujourd’hui le second en Europe, derrière l’Allemagne. Ce dynamisme pourrait bien évidemment faire la différence lors du choix final. Parmi les autres pays et en plus de la France, on compte l’Allemagne, la Pologne et la Hongrie.
Le souvenir d’un fiasco
Si la France a des atouts, il ne faut pas non plus oublier que BYD a déjà tenté l’aventure française avec une usine de fabrication de bus implantée à Beauvais (Oise). Elle a fermé en 2021 après quatre années d’atermoiement et seulement 30 bus sortis de l’usine. Pourtant, tout avait été fait pour accueillir dignement la promesse de créer un champion industriel en terres françaises. Mais cet échec dans le bus ne signifie pas pour autant qu’il en serait de même avec l’automobile. Le fiasco de l’usine de Beauvais est avant tout du à un excès d’optimisme à percer certains marchés stratégiques, comme celui de la RATP.