L’hybride sportive ?
Après deux générations d’Auris au succès mitigé, Toyota réintroduit le nom Corolla sur notre marché. Loin des berlines insipides qui se sont succédées depuis plus de 50 ans, la nouvelle ose des lignes originales… qui ne plairont pas à tout le monde. La dernière Auris ayant déjà tiré un trait sur le diesel, la Corolla se refuse à utiliser ce type de motorisations. Dans certains pays, dont la France, elle se défait carrément de tous moteurs thermiques et se veut 100% hybrides, à l’image de la plupart des Lexus ou du nouveau Rav4. Si l’on retrouve le 1.8 de 122 ch déjà vu sous le capot de la Prius et de l’Auris, un nouveau venu fait son apparition. Développé sur la base d’un 2.0, ce moteur hybride affiche 180 ch. Selon Toyota, la clientèle des compactes dynamiques est désormais suffisamment mûre pour passer à l’hybride. Dès les premiers kilomètres, il apparait toutefois difficile de classer cette Corolla vitaminée comme la concurrente d’une Audi A3 40 TFSI de 190 ch par exemple. Sans parler de la vitesse de pointe, volontairement limitée à 180 km/h dans le cas de la Corolla, la japonaise cède plus d’une seconde à l’allemande sur le 0 à 100 km/h. Et comme toujours s’agissant d’une hybride Toyota, le niveau sonore devient peu supportable sur autoroute. Les réglages de châssis favorisant largement l’absorption des déformations de la chaussée, pas question non plus d’espérer se faire plaisir dans les enchainements de virages. Quant au confort, il est mis à mal, sur chaussée déformée, pas les roues de 18 », montée de série sur le haut de gamme Collection.
C’est à allure raisonnable que la Corolla fait preuve de tout son talent, la mécanique se faisant alors des plus discrètes, tandis que la consommation oscille entre 5 et 6 l/100 km. En ville, la transmission à variation continue fait preuve d’une douceur inégalée dans la catégorie, tandis que le système hybride permet de viser les 4 l/100 km. Des atouts de poids dans notre époque où la sobriété fait plus que les performances. Mais même dans ces exercices, la Corolla de 180 ch conserve une rivale de taille, sa petite sœur de 122 ch, qui fait presque aussi bien dans la circulation quotidienne.
Si l’on excepte sa motorisation, inutilement puissante à nos yeux, cette Corolla possède tout de même de nombreuses qualités. Son habitacle est assez spacieux pour envisager de voyager à quatre adultes, mais il faudra se restreindre sur les bagages, la malle ne cubant que 313 l, ou opter pour la version break Touring Sports, 1 000 € plus chère. La finition est très largement en progrès par rapport aux précédentes générations de la marque et le silence qui règne à bord est excellent si l’on ne martyrise pas la mécanique.
Au chapitre financier, la Corolla enfonce le clou, non seulement grâce à son petit appétit, mais aussi parce que, à 33 450 €, elle emb arque le nécessaire et le superflu. Sans oublier que la valeur de revente sera excellente, privilège d’être la seule compacte généraliste 100% hybride.