Ennuyeuses, les japonaises ?
Depuis quelques années, Mazda tente d’insuffler un peu de latinité à ses modèles. Avec sa nouvelle génération de compacte, les designers ont clairement joué cette carte avec un dessin élancé qui débute par un long capot et s’achève sur une poupe rebondie. Dans une catégorie où les dessins consensuels sont la norme, la Mazda 3 dénote. Plus surprenant, cette distinction se fait également à l’intérieur. La planche de bord affiche un dessin sportif mais ne sacrifie pas pour autant la qualité des matériaux et des assemblages. Dans ces deux domaines, elle est même la première compacte japonaise à se permettre de chatouiller les meilleures représentantes européennes. Même la présentation de l’écran multimédia a fait l’objet d’un soin particulier avec une dalle d’excellente qualité qui le recouvre. Seuls regret le concernant, sa taille rend parfois difficile la lecture de certaines informations.
Son charme, la Mazda 3 le fait payer à ses occupants et à leurs bagages. D’une part parce que le dessin du vitrage donne une impression de confinement aux passagers arrière et cause un important angle mort ¾ arrière, d’autre part parce que la malle, avec 358 l, est l’une des moins généreuses du segment.
Sur la base du 2.0 essence connu, notamment, du CX-3, Mazda a développé une variante à hybridation légère, par alterno-démarreur, inaugurée ici. La puissance et le couple progressent à peine, respectivement de 1 ch et 6 Nm, et s’atteignent toujours à des régimes très élevés. Dès les premiers kilomètres, on constate ainsi que ce bloc n’est pas l’atout majeur de cette auto. Les accélérations et les reprises sont d’autant plus laborieuses que la boite automatique, comptant six rapports, s’évertuent à passer le rapport supérieur le plus rapidement possible. Basculer en mode Sport atténue ce phénomène, mais la transmission devient alors assez brutale. En contrepartie, l’appétit de la mécanique s’avère mesuré : environ 6 l/100 km lors de notre essai, sans avoir cherché à « éco-conduire ».
Soyons clair, le moteur de la Mazda 3 n’est pas ridicule face à la plupart de ses rivaux, mais il ne permet pas de mettre en valeur le châssis qui lui, figure parmi les meilleurs. Equilibré, il pardonne toutes les fautes de conduite. Le mariage entre le train avant aiguisé et la direction précise permet même de s’amuser un peu sur les routes sinueuses. Et même si le confort s’avère un peu ferme, la Mazda n’a pas particulièrement à rougir à ce chapitre.