Le bon gros géant
Aux États-Unis, le Ford Explorer est une petite institution, puisqu’il s’est vendu à près de 8 millions d’exemplaires en 29 ans de carrière et six générations. Seules les deux premières ont tenté de débarquer chez nous dans les années 90, mais ses ventes sont restées confidentielles. Aujourd’hui, l’Explorer revient, et il a bien grandi : il dépasse désormais les 5 m de long et les 2 m de large ! Mais son tarif a également enflé, puisque s’il était possible de s’offrir un Explorer 4.0 V6 Limited pour 268 300 francs en l’an 2000 (soit un peu plus de 53 300 € actuels), l’Explorer cru 2020 débute pour sa part à… 77 000 € ! Surtout, il est désormais hybride rechargeable, en associant un V6 3.0 turbo de 357 ch à un moteur électrique de 100 ch alimenté par une batterie d’une capacité de 13,6 kWh. Cela lui permet d’afficher une puissance de 457 ch et un couple « costaud » de 825 Nm, mais surtout d’échapper au malus écologique grâce à ses émissions de CO2 limitées à 71 g/km. Accessoirement, l’Explorer est également capable de parcourir jusqu’à 44 km en mode 100 % électrique selon le cycle WLTP. Pour notre part, nous avons pu effectuer 38 km en mêlant conduite urbaine et voies rapides, ce qui est très honorable. Évidemment, le tableau se gâte une fois les batteries vidées : nous avons ainsi relevé 10,8 l/100 km sur un trajet comprenant une majorité d’autoroute à 130 km/h. Un chiffre élevé dans l’absolu, mais qu’il convient de relativiser au vu de la puissance et du gabarit de cet engin.
Un habitacle gigantesque
C’est sûr qu’au moment de chercher une place pour garer votre Explorer, vous risquez bien de le maudire ! Mais le côté positif de ses dimensions hors-normes, c’est qu’il dégage un habitacle tout simplement gigantesque. On pourra en effet loger sans problème sept adultes à bord, et même dans cette configuration le coffre conserve un volume correct (240 dm³). Tout le monde n’est cependant pas logé à la même enseigne. Les mieux lotis sont les occupants des places avant, qui bénéficient de confortables fauteuils chauffants, ventilés, massants et dotés de réglages électriques. Au deuxième rang, l’espace aux jambes est princier, mais la place centrale est un peu sacrifiée : son dossier, qui intègre un accoudoir rabattable, est trop dur. Quant à la troisième rangée, elle est plutôt accessible et suffisamment spacieuse pour accueillir de grands adultes, même sur un trajet un peu long. Les deux sièges qui la composent se déploient par ailleurs électriquement depuis le coffre. Enfin, côté équipement, l’Explorer fait le plein. Seules deux finitions sont disponibles (ST-Line et Platinum), et dans tous les cas la dotation est pléthorique : toit ouvrant panoramique, instrumentation numérique, chaîne Hi-Fi B&O à 14 haut-parleurs, tablette tactile verticale de 10,1 pouces, clé mains libres, système de navigation, volant chauffant, caméra à 360°, régulateur de vitesse adaptatif, etc. Voilà qui aide à faire oublier une finition très moyenne. En fait, la seule option disponible est la peinture métallisée. Si Ford a fait aussi simple, c’est avant tout parce qu’il faut 20 semaines pour acheminer les autos depuis l’usine de Chicago, dans l’Illinois !
Du punch, mais peu de raffinement
Heureusement, il faut nettement moins de temps à l’Explorer pour accélérer de 0 à 100 km/h : 6 s tout rond suffisent ! En effet, vu le punch de ses deux moteurs, ce drôle de SUV américain n’a aucun mal à déplacer ses 2 391 kg à vide. À vrai dire, les 457 ch sont presque de trop, vu les capacités du châssis ! En effet, l’inertie est palpable dans les virages, tandis que les freins pourraient être plus puissants. Mieux vaut adopter un rythme plus tranquille, qui siéra mieux à vos passagers. Lesquels déploreront cependant les trépidations transmises par les suspensions : un peu plus de finesse dans la filtration ne ferait pas de mal. Sur autoroute, on déplore également des bruits aérodynamiques un peu trop présents, notamment en provenance du toit ouvrant. Enfin, on note quelques à-coups mécaniques en ville.