Les temps changent
Même s’il est catalogué voiture propre, le Rav4 actuel émet trop de CO2 pour échapper à notre fameux malus écologique national. Surtout, avec ses plus de 95 g/km, il fait planer sur Toyota le risque d’une amende infligée par l’Union Européenne. Mais comment parvenir à passer sous ce seuil lorsque l’on est un SUV de 4,60 m affichant plus de 1 700 kg sur la balance ? La réponse tient en 4 lettres : PHEV. Ou, en bon français, hybride rechargeable.
C’est d’ailleurs cette appellation qui a été retenue sur notre marché. Cet inédit Rav4 reprend la mécanique de la version full hybrid, basé sur un 2.5 essence. Seule la batterie est différente puisqu’elle affiche ici une capacité de 18,1 kWh. Grâce à ce nouvel élément, le Rav4 voit sa puissance grimper en flèche, passant de 222 à 306 ch. Surtout, il est, selon Toyota, capable de parcourir 75 km en mode tout-électrique sur un parcours mixte et 98 km en cycle urbain. Etonnement, ces chiffres semblent être en dessous de la réalité puisque nous avons réussi à parcourir, sans ménager notre monture, 85 km sans brûler une seule goutte de sans-plomb lors d’un parcours composé à 50% de réseau secondaire, à 30% d’autoroutes limitées à 120 km/h et à 20% en ville. Premier bon point ce nippon.
Le second concerne le plaisir de conduite. Malgré ses plus de 1 900 kg, le Rav4 hybride rechargeable ne rechigne pas à la tâche. Certes, sa puissance est conséquente mais la valeur de couple annoncée, 221 nm qui ne sont, de plus, disponibles que de 3 600 à 5 200 tr/mn, semble insuffisante. Pourtant, la réactivité de la mécanique est immédiate, que l’on soit en mode hybride ou en tout-électrique. Certes, ce SUV n’a rien d’une ballerine sur les routes sinueuses, mais son centre de gravité abaissé lui confère une agilité dont ne peuvent pas se targuer la plupart de ses rivaux. La direction plutôt directe, en net progrès par rapport à celle de la variante full hybrid, lui permet également d’afficher un ressenti très européen. Seules les très fortes accélérations se traduiront par un une hausse du niveau sonore du moteur à bord, mais cela n’est jamais aussi gênant que dans la Prius. Quant à l’appétit de ce Toyota Rav4 PHEV, il varie fortement selon le niveau de charge de la batterie. Une fois celle-ci vidée, comptez entre 9 et 11 l /100 km. Mais en adoptant une conduite plus coulée, ce qui permettra de conserver un minimum d’énergie électrique, il est possible de tomber à 7,5 l/100 km.
Cette version ne se distingue, par ailleurs, de celles déjà connues que par une calandre et une partie basse du bouclier avant redessinée. Nous aurions préféré que l’équipe de designers se penche plutôt sur la planche de bord, au dessin désuet et, surtout, composée de plastiques de qualité médiocre. Et que dire du dispositif multimédia, aux graphismes et à l’ergonomie d’une autre époque ? Deux imperfections difficiles à digérer sur notre version d’essai, facturée plus de 60 000 €.