Business à grande vitesse
Motorisation hybride rechargeable de 480 ch, autonomie tout électrique de plus de 80 km, un confort remarquable, un châssis aux petits oignons… Quand les options idoines sont cochées, les prestations de la BMW Série 5 (dans cette version 550e) s’envolent et elle devient nettement plus convaincante que la 520i essayée précédemment. Il faut dire qu’avec sa suspension pneumatique rigoureuse et paramétrable, ses roues arrière directrices et son amortissement revu, la Munichoise revêt un tout autre intérêt. D’autant plus que sa motorisation hybride fait encore confiance à un six-cylindres mélodieux malgré l’apport de la sonorité factice via les haut-parleurs.
A l’intérieur, la modernité prime toujours. Et cette version musclée ne joue pas la surenchère de la sportivité. Les logos M sur l’épaisse jante du volant et les très confortables et enveloppants sièges rappellent que nous sommes à bord d’une finition M Sport, mais l’atmosphère est sobre. Peut-être un peu trop. La finition est à la hauteur de ce que nous offre BMW depuis quelques années maintenant, mais l’ambiance reste froide, et l’ergonomie tributaire des affichages numériques. Question d’habitude. Passé cette déconvenue, l’espace à bord pose toujours question, avec une habitabilité plutôt généreuse dans l’absolu, mais finalement limitée au vu des 5,05 m de la grande berline. Rien de nouveau en soit.
Une mise au point dynamique réussie
Ce qui nous intéresse donc ici, c’est l’intérêt de cette «5 » PHEV. Et là, il n’y a plus grand-chose à redire. Qu’il s’agisse de l’autonomie électrique, qui s’approche réellement des 80 km sans forcer grâce à sa généreuse batterie de 19 kWh (capacité nette), ou de la consommation moyenne relativement basse (environ 8,5l/100 km) pour une berline de ce pedigree. Raisonnable sous cet aspect, la BMW 550e sait être nettement moins policée. Les performances sont canon, entre le souffle généreux du « six-en-ligne » 3.0 de 313 ch et le couple linéaire du bloc électrique de 197 ch. Rien ne semble lui résister, avec des reprises façon uppercut permises par la très efficace boîte automatique à 8 rapports. Mais la 550e n’est pas qu’un train à grand vitesse. L’Allemande sait également être adroite sur les enchaînements avec des roues arrière directrices qui permettent un surplus d’agilité et un train avant étonnamment léger et précis. L’amortissement rigoureux apporte une réelle rigueur à l’ensemble, une stabilité parfaite en appui et ce, sans jamais dégrader le confort. Un excellent travail de mise au point.
Face à sa rivale de toujours, la Mercedes Classe E (dans sa version 400 e de 380 ch), cette « béhème » avance de sérieux arguments. A commencer par une motorisation noble plus en accord avec le prestige du blason, un caractère mécanique plus affirmé, des performances nettement supérieures et une meilleure adresse sur la route. Côté pratique, le coffre de la BMW se montre plus logeable avec 530 litres, contre seulement 370 pour sa rivale à l’Etoile. Cette dernière rétorque avec un intérieur plus raffiné dans sa composition, un confort royal et des consommations encore mieux maitrisées.
Pour finir, peu de choses à lui reprocher. Certes, avec un tarif de base haut perché à 83 650 €, cette 550e ne s’adresse pas à toutes les bourses. Mais la clientèle des grands comptes existe, une cible professionnelle qui trouvera un intérêt à cette version hybride rechargeable non malussée. Les familles aisées pourront également opter pour la variante break Touring, encore plus pratique, et plus élégante. Reste un gabarit franchement généreux pour nos routes sans que cette largesse ne profite réellement aux occupants.