Évolution onéreuse
Reconnaissable à ses lignes plus douces à l’avant, le nouveau SUV compact de Volkswagen ne prend cependant aucun risque quant à sa présentation. Ses proportions similaires et ses détails subtilement intégrés ne lui permettent cependant pas de sortir du lot, à une époque où la concurrence fait tout pour s’attirer les regards. A bord du Tiguan en revanche, le changement est plus probant. Si l’agencement est classique, l’intégration d’un énorme écran de 15 pouces (option à 1235 €), judicieusement positionné, et l’intégration de panneaux lumineux jouent la modernité. C’est plutôt ergonomique, une bonne nouvelle après les déboires de quelques modèles VW ces dernières années. Les commandes de son et de climatisation sont enfin rétroéclairées, les boutons physiques font leur retour sur le volant et le système d’info-divertissement a été entièrement remanié, dans le bon sens. On trouve donc rapidement ses marques dans un intérieur toujours aussi pratique et facile à vivre, un des points forts de ce Tiguan. L’habitabilité arrière est généreuses, et en plus modulable grâce à la banquette coulissante sur 18 cm. Des adultes prendront place confortablement tout en profitant de rangements et d’une lumière omniprésente. Idem côté coffre, avec 652 litres de chargement qui le placent au sommet de la catégorie. Bref, on fait difficilement plus pratique.
Agrément à peaufiner
Côté gamme, le Tiguan a le bon goût de continuer à proposer une palette de motorisations large et variée. Essence avec micro hybridation, diesel possiblement puissant, hybridation rechargeable avec autonomie électrique généreuse, transmission automatique et intégrale sont toujours de la partie. Cette génération étrenne une nouvelle version du 1.5 eTSI, avec une micro-hybridation 48V. Ce moteur est proposé avec deux niveaux de puissance, 130 et 150 ch, le dernier étant ici à l’essai. A cette puissance (250 Nm de couple), vient s’ajouter le renfort de l’alterno-démarreur. Ce bloc est également équipé d’un système de désactivation des cylindres ainsi que d’un mode roue-libre. Voilà donc un Tiguan lourdement équipé pour faire baisser les consommations.
Côté performances, l’Allemand fournit le minimum syndical : suffisant au quotidien, même avec famille et bagages. Il ne faudra cependant pas s’attendre à des reprises canon pour des dépassements expéditifs. Côté agrément, le bilan est plus mitigé. Sonore et rugueux, le quatre-cylindres aime signaler sa présence lors des accélérations. Et le système qui désenclenche le moteur de la transmission est parfois brutal. Un comportement mécanique qui heurte la conduite en ville, d’autant plus que la pédale d’accélérateur manque de progressivité. A cela s’ajoute des bruits de transmissions incongrus dans un véhicule de ce pedigree. En revanche, sa mission principale est achevée avec mérite. Lors de notre essai, il a souvent été très facile de descendre sous les 7l/100 km sur les parcours mixtes. Une valeur remarquable pour un SUV de cette taille.
Confort ferme en R-Line
Sur la route, le Tiguan ne fait pas d’étincelle non plus. Son châssis, peaufiné sur une évolution de la plateforme MQB, profite en option d’une suspension pilotée DCC Pro qui bénéficie de réglages en compression et en détente. Ainsi doté, l’Allemand promet un meilleur niveau de confort et un comportement possiblement plus dynamique. Malheureusement, le bilan est là aussi mitigé, notamment dans cette version R-Line. Plus fermement maintenu et reposant sur des jantes de 20 pouces, notre modèle d’essai est plutôt trépidant sur les bosses. Les grosses déformations sont sèchement répercutées, et souvent de manière bruyante. Cela s’améliore sur la route, terrain sur lequel le Tiguan progresse légèrement sans inquiéter les meilleurs des concurrents. Bien calibrée, la direction met en confiance, et le train avant s’avère précis. Le Tiguan sait enchaîner les virages sans s’affaler sur ses amortisseurs, tout en gardant une certaine efficacité. Le DCC Pro sait effectivement faire sa part du travail en mode Sport, mais ce dernier est un peu caricatural pour un usage quotidien.
Le bilan sans fausse note donne envie de faire confiance à ce nouveau Tiguan, qui saura séduire à coup sûr les amateurs d’exécutions discrètes mais bien menées. Reste la question des tarifs, étonnamment élevés. Affiché à plus de 55 000 euros dans cette configuration (eTSI 150 ch et finition R Line Exclusive), le Volkswagen est terriblement cher. En face, le Renault Austral s’offre pour près de 10 000 € de moins avec une avec motorisation de 200 ch, un équipement de série plus complet, et surtout un agrément de conduite bien meilleur. Le pari devient risqué pour Volkswagen.