Depuis la sortie de sa première version en 2016, le Toyota CH-R connaît un succès qui ne se dément pas. Dans sa nouvelle version 2024, le voici doté d’une motorisation hybride-rechargeable qui ne devrait pas atténuer les convoitises à son égard.
Success story
Incontestablement le Toyota CH-R a surpris son monde lorsqu’il est apparu pour la première fois. Probablement inspiré par le style du Nissan Juke lancé 7 ans plus tôt, Toyota sortait de sa zone de confort et cassait les codes de son style avec ce cross-over à l’allure décalée. Un pari audacieux mais payant, puisqu’en France il s’en est vendu en tout plus de 110 000 unités depuis 2017.
Outre le design, dont le constructeur japonais peine à se remettre qu’il soit l’un des arguments clé pour vendre son CH-R (pour Coupé High-Rider), l’auto peut aussi compter sur ses moteurs éprouvés, tous hybridés aux rares exceptions près des 100 % thermiques de la première version et finalement très peu vendus. Le voici à présent qui inaugure une version PHEV de 225 chevaux, dont nous avons pris le volant.
Toujours spectaculaire
Pour le style justement, prenez un CH-R 1, exagérez encore les angles et inclinez davantage le hayon et vous aurez la recette du CH-R 2. Si l’allure vous évoque le concept Prologue montré en 2022, c’est totalement voulu. Point notable, les dimensions extérieures restent quasiment celles de la version précédente, tout juste s’élargit-il un peu (1,83 m). Avec 4,36 m de long, le CH-R reste dans la moyenne des SUV compacts. Originalité : le CH-R 2 a été développé entièrement à Zaventem, en Belgique, ce qui en fait l’une des plus européennes des japonaises. Quant à la peinture bi-ton imposée sur cette finition Collection première, noire et dorée ou noire et argentée, chacun sera libre de l’apprécier ou non.
Dans l’habitacle, on trouve un bon équilibre entre des commandes physiques et un système multimédia plus moderne, architecturé autour d’un écran 12,3 pouces pour notre version d’essai, sachant qu’en entrée de gamme la dalle ne mesure plus que 8 pouces. À la japonaise, le volant reste bardé de trop nombreux boutons. On regrettera notamment qu’il faille se plonger dans une arborescence abyssale de menus listant des acronymes incompréhensibles pour le commun des conducteurs pour désactiver — à chaque remise en route — les irritantes alertes désormais obligatoires. Un raccourci n’aurait pas été du luxe.
Trop étriqué à l’arrière
Côté sellerie, en revanche, on apprécie l’excellent maintient et la bonne position de conduite très simple à trouver. On se sent derrière le volant comme dans un cocon, prêt à faire corps avec l’auto.
Cependant, une fois installé à l’arrière, le CH-R 2024 ne fait pas mieux que la version précédente. On se rappellera que, même s’il y a 5 portes, le C qui veut dire Coupé n’est sans doute pas là par hasard. Mieux vaut ne pas être claustrophobe, la vision latérale étant bloquée par le pilier C qui revient très en avant de la cellule, tandis que les vitrages restent situés très haut sur la ceinture de caisse. Un enfant aura bien du mal à apprécier le paysage. À n’en pas douter, les professionnels du transport de personnes qui optent pour cette auto — et ils sont nombreux — n’ont jamais vraiment songé au bien-être de leurs clients. En clair, le CH-R s’envisage surtout à deux.
Mécanique convaincante
Sous le capot, la mécanique n’est pas sans rappeler celle de la nouvelle Prius PHEV. Forte de 225 chevaux au total, cette cinquième génération de motorisation hybride Toyota mise sur un 4 cylindres de 2 litres à cycle Atkinson et un bloc électrique alimenté par une batterie de 13,6 kWh de capacité. Le tout est également toujours coordonné par une transmission à train épicycloïdal (et non une boîte à variation continue comme on continue à le lire trop fréquemment). En théorie, cet ensemble permet au CH-R de parcourir près de 70 km sur le plein de sa batterie. Surtout, par le fait d’un cycle WLTP très favorable au PHEV, il permet une homologation à seulement 0,9 litre de carburant consommé pour 100 kilomètres, soit 19 grammes de CO2 par kilomètre. Aucun malus à prévoir, donc.
Rigueur et précision
Au volant, les sensations se révèlent de premier plan. La voiture est à fois douce, précise et rigoureuse, procurant un vrai plaisir de conduire. C’est presque inattendu pour un SUV. On pourra toutefois douter de la pertinence des grosses roues de 20 pouces qui, si elles œuvrent en faveur de la précision, ont nécessairement un impact sur le confort. Heureusement, une monte de 19 pouces est également proposée.
Tarifs
Disponible à partir de 44 900 euros (version essayée : 53 900 euros), le Toyota CH-R hybride rechargeable 2024 n’a pas de raison de ne pas séduire les adeptes de ce genre de motorisation. Il se situe en effet dans la bonne fourchette tarifaire vis-à-vis de ses principaux SUV concurrents.