La Classe E sera toujours la Classe E. Issue d’une noblesse de rang, cette 6è et nouvelle génération de Classe E pousse toujours plus loin le confort, mais en y ajoutant un niveau technologique encore jamais atteint. Et ça marche !
Le classique a du bon
Dès le premier regard, cette Classe E révèle clairement ses orientations. Pas question de bouleverser la formule de cette grande berline : les lignes demeurent élégantes, les proportions classiques, l’auto conserve des dimensions raisonnables, tandis que de nombreux détails affirment un raffinement certain, telles les étoiles servant de signature lumineuse à l’arrière.
De l’utile au superflu
Ce classicisme des lignes contraste radicalement avec un habitacle résolument tourné vers la haute technologie. Équipée en option du Superscreen, la grande Bavaroise en met plein la vue. Petit frère de l’hypescreen des EQS et EQE, ce tableau de bord entièrement revêtu d’une dalle numérique fait son petit effet. Ainsi, cette nouvelle génération du système MBUX permet par exemple au passager de se divertir sans que le conducteur ne soit distrait. Au volant, par un savant jeu d’orientation des cristaux liquides, l’écran de droite devient simplement noir. La nouvelle Mercedes Classe E accueille également une variété d’applications embarquées, parfois aussi peu utiles qu’inattendues, parfois pertinentes. Vous jugerez vous-même de celles qui auront vos faveurs parmi Angry Birds, TikTok ou Zoom, ces deux dernières profitant même d’une caméra selfie embarquée qui transforme l’habitacle en bureau mobile. Quant aux mélomanes, nul doute qu’ils apprécieront à sa juste valeur l’indispensable système audio compatible Dolby Atmos qui place les occupants de l’auto au cœur de la musique.
Voyage, voyage…
Tout dans cette voiture invite au voyage, à commencer par un niveau de confort exceptionnel. Sur notre modèle d’essai 400e (PHEV de 381 ch), la Mercedes Classe E bénéficie d’une combinaison de suspension pneumatique et de roues arrière directrices qui métamorphosent complètement son comportement. Les grandes jantes peuvent réagir à quelques irrégularités, mais le niveau de filtrage est excellent, et la maniabilité de ce vaisseau de près de 5 mètres de longueur est un jeu d’enfant. Cette sensation de bien-être à bord est renforcée par une insonorisation poussée.
Sur les voies rapides, les progrès accomplis par la marque ces dernières années se manifestent à travers l’assistant de conduite autonome, clairement parmi les référents mondiaux. La stabilité de la tenue de cap et les interventions sur le rythme se déroulent avec une élégante fluidité. Même lorsqu’elle effectue un dépassement de manière autonome, la Classe E le fait de manière progressive, assurée et maîtrisée.
4 cylindres, mais…
Côté moteur, on aurait pu craindre le pire. Mais, bien que propulsée par un quatre-cylindres 2.0 de 252 ch et un moteur électrique de 129 ch, la E 400 e offre finalement des performances dynamiques. Cependant, comme il faut bien trouver à redire sur quelque chose, on regrettera que la sonorité du moteur thermique à pleine charge laisse à désirer. Néanmoins, les 650 Nm de couple combiné assurent des performances de premier ordre, avec une accélération de 0 à 100 km/h en 5,3 secondes.
Qui dit PHEV dit évolution 100 % électrique possible. Avec sa capacité utile de 25,4 kWh, la batterie embarquée garantit une autonomie confortable d’environ 80 km en mode tout électrique. Une fois le mode électrique épuisé, les consommations augmentent de manière prévisible. Avec une puissance élevée et un poids dépassant les 2,2 tonnes, il faudra adopter une conduite légère pour rester en dessous des 10 litres/100 km. Nous concernant, nous conseillerons un usage hybride principalement sur les longs parcours.
Manque de coffre
Si la Mercedes Classe E Berline de 6ème génération est une excellente routière, elle demeure aussi une familiale partiellement crédible, même si malgré un empattement rallongé de 2 cm et une longueur totale portée à 5 m, l’espace à l’arrière n’a pas connu une augmentation significative. Les sièges sont confortables, à l’exception de la place centrale. Partiellement, car en version PHEV, le volume du coffre chute de manière drastique, atteignant seulement 370 litres. Et ça, les familles vont forcément moins apprécier.
En réalité, cette routière est principalement destinée aux professionnels et aux cadres supérieurs qui trouveront un environnement propice et des performances remarquables sur la route. Bien que confortable, la Classe E démontre également une agilité surprenante dans les virages. La suspension pneumatique rigoureuse et l’essieu arrière directeur jouent un rôle essentiel à cet égard. Le châssis offre une stabilité exceptionnelle, et la direction assure une précision au niveau du train avant, même si elle manque d’informativité.
La 6ème génération de la Classe E Berline est une réussite, offrant des performances remarquables, même si son coût a tendance à augmenter. Elle est prête à relever le défi face à sa concurrente de toujours, la BMW Série 5, également entièrement renouvelée cette année.
On aime
- Son joli classicisme
- Les technologies embarquées maîtrisées
- Le confort
- L’autonomie électrique
On aime moins
- Le volume du coffre de la version PHEV
- Le tarif
Photos : © Thibaud Chevalier