La familiale idéale ?
Il y a encore peu, lorsque l’on voulait rouler au volant d’un familiale estampillée Dacia, il fallait être prêt à faire fi de toutes considérations esthétiques et à s’accommoder de mécaniques anémiques. Les choses ont changé, il y a un an, avec l’arrivée du Jogger. Après le break Logan MCV et le monospace Lodgy, la marque roumaine s’essayait, en effet, au crossover. Dans la forme, la dernière Dacia en date a tout d’un break. Développée sur la plateforme rallongée d’une berline, en l’occurrence la Sandero, elle arbore un profil tout en longueur. Mais, avec sa garde au sol augmentée, ses nombreuses protections de carrosserie en plastique brut et ses barres de toit, elle fait tout pour se donner des airs de baroudeuse. Sous le capot, les deux mécaniques proposées jusque-là, des 1.0 turbo développant 100 ou 110 ch selon qu’ils étaient capables, ou pas, de s’abreuver de GPL, avaient toutefois toujours fort à faire lorsque la famille au complet prenait place à bord.
Une mécanique dernier cri
Pour faire taire ces critiques, les ingénieurs de la marque se sont attelés à l’implantation de la motorisation E-Tech de la Renault Clio. Un ouvrage relativement aisé, puisque la base de la citadine tricolore est très proche de celle du Jogger. Le 1.6 essence de 90 ch, le moteur électrique de 50 ch, le démarreur/générateur haute tension et la boîte à crabots ont donc trouvé place sous le capot bombé. Simplement rebaptisée Hybrid, cette mécanique développe ici 140 ch, soit une poignée d’équidés de moins que chez le cousin au Losange. Le constructeur assure pourtant que le Jogger profite des derniers progrès apportés à cette déclinaison.
Coureuse de fond
Avec une puissance désormais confortable, et un couple de 205 Nm, le Jogger respire comme jamais. Dès les premiers mètres, effectués sur le seul mode électrique, on ressent un certain entrain. Une impression renforcée par l’absence de pédale d’embrayage, l’Hybrid étant, en effet, le premier Jogger doté d’une transmission automatisée. Le couple formé par les énergies thermique et électrique fonctionne parfaitement, le passage de l’un à l’autre, tout comme leur fonctionnement simultané, se faisant dans une douceur absolue. Ce n’est malheureusement pas tout à fait le cas de la transmission, qui semble parfois hésitante et peut produire de légers à-coups. Rien de rédhibitoire, mais nous l’avons connu plus accommodante sous le capot des Renault Clio et Captur. Un manque de précision qui est peut-être à mettre sur le manque de rodage du véhicule mis à notre disposition. A condition de ne pas chercher à titiller le chronomètre, le Jogger Hybrid est capable de fonctionner presque la moitié du temps en mode zéro-émission lorsque l’on circule sur le réseau secondaire. Une proportion qui peut atteindre les 80 % en ville mais, qui, sans surprise, tombera aux alentours de 20 % sur autoroute. Ce fonctionnement efficient permet toutefois d’atteindre des chiffres de consommation particulièrement intéressants puisque, après 400 km parcourus sur un parcours très varié, l’ordinateur de bord affichait un très honorable 5,1 l/100 km.
Un Jogger avant tout
Cette nouvelle Dacia n’est donc pas seulement abordable à l’achat (à partir de 24 600 €, soit, au bas mot, 5 000 € de moins que ses concurrentes), elle l’est donc également à l’usage. Il ne se départit pas, par ailleurs, des qualités qui font le succès de cette famille, vendue à plus de 100 000 exemplaires en l’espace d’une année. La première d’entre elles est assurément l’espace à bord. La garde au toit est généreuse à l’avant comme à l’arrière, et les occupants de la banquette profite de suffisamment d’espace pour caser leurs coudes et, grâce à l’important empattement (2,90 m), leurs jambes. Mais les places du troisième rang, facturées 900 €, sont dotées de sièges confortables et offrent un espace suffisamment décent pour le transport de jeunes enfants. Quant au confort, il s’avère moelleux, l’important débattement des suspensions permettant d’absorber les déformations du bitume.
2 commentaires
Osez mettre 14/20 pour une voiture familiale qui n’obtient que une étoile aux test EURONCAP c’est avouer que vous faites du publi rédactionnel et non du journalisme….Quelle déception
Le système de notation au crash-test évolue très régulièrement et les étoiles dépendent maintenant pour beaucoup de la présence ou non de béquilles électroniques. Une 5* d’il y a 10 ans n’en vaut pas plus d’une ou deux aujourd’hui. La Dacia n’a pas d’ACC, par exemple, pas plus que d’aide au maintien dans la voie. Ce n’est pas la meilleure non plus pour des tas d’autres items, mais le renoncement à certains dispositifs permet à mon avis de réduire les coûts. Le fait est que dans sa catégorie, il est compliqué de lui trouver une concurrente qui ne coûte pas 10k€ de plus.