Est-ce vraiment utile ?
Près de 30 000 euros : c’est la somme supplémentaire qu’il faudra débourser si vous souhaitez opter pour le top du top de la gamme iX. Une déclinaison ultime M60, qui revendique plus de sportivité, au risque d’en faire rager les puristes. Alors, pour cette somme, qu’a-t-elle à offrir de plus qu’un xDrive50 déjà sacrément bien armé ? Eh bien, 96 ch, des réglages châssis un peu plus affûtés et un équipement de série plus fourni qui ramène la différence de prix à quelques milliers d’euros. En effet, pour mieux faire passer la pilule, cette version M60 fournit de série la sono haut de gamme Bowers&Wilkins, la ventilation des sièges avant, des surfaces chauffantes partout dans l’habitacle (places arrière, accoudoirs, planche de bord…), la climatisation automatique quadri-zone. Pour la partie technique, cet iX encore plus survolté adopte un nouveau moteur synchrone sur la train arrière, se dote des roues arrière directrices de série et de la suspension pneumatique. Ainsi équipé, il justifie pleinement son surcoût. Car pour le reste, on peine encore à y trouver l’intérêt…
Un cocon supersonique
Alors certes, les 619 ch et les 1100 Nm de couple offrent des performances de supercar avec un 0 à 100 km/h expédié en seulement 3,8 secondes. Pour la vitesse de pointe, la bride est relevée de 200 à 250 km/h. Un argument plutôt léger, a fortiori pour une voiture électrique. Mais faut-il débourser près de 140 000 € pour obtenir des accélérations supersoniques ?
Une « simple » Tesla Model 3 Performance tient tête à ce mastodonte allemand. L’avantage de cet iX M60, c’est qu’il déploie ces performances dans un environnement autrement plus valorisant, avec son habitacle digne d’une première classe, que seule la bande son de l’Iconic Sound, imaginée par Hans Zimmer, vient perturber, par la sonorité façon vaisseau spatiale. Plus gadget qu’autre chose.
Et côté sportivité, il faudra sauter d’un iX à l’autre et avoir les sens aiguisés pour déceler le surplus de dynamisme qu’offre cette version. L’iX conserve, même dans cette version M60, cette conduite extrêmement douce, portée par un niveau de confort remarquable, une direction légère, précise mais muette, et un freinage efficace mais au ressenti mollasson. Un piège. Avec près de 2,7 tonnes sur la balance, des performances aussi diaboliques et un environnement qui isole autant du monde extérieur, l’iX M60 sait habilement faire oublier sa masse. Ses roues arrière directrice amènent un semblant d’agilité, mais les évolutions sur le mouillé viennent nous rappeler nos chères lois de la physique.
Dès lors, mieux vaut profiter du BMW iX M60 pour ce qu’il est : un remarquable voyageur dont la technologie embarquée et l’environnement intérieur offrent une expérience utilisateur assez unique. La position de conduite fait très SUV mais promet un niveau de confort d’assise de tout premier plan. L’espace à bord est tout simplement géant, y compris aux places arrière et le système d’info-divertissement et les interfaces numériques suffisent à elles seules pour occuper les passagers un long moment. Mention spéciale à la sono embarquée, qui propose également une configuration 4D avec vibration dans les sièges.
Mais il faut reconnaître que la version xDrive50 sait déjà faire tout ça, sans même alourdir la facture d’options nombreuses et onéreuses. Cette dernière conserve par ailleurs une autonomie supérieure (630 km au lieu de 560). Et si les recharges rapides ne seront qu’une formalité avec 195 kW de puissance maximale acceptée, les branchements à la maison réclameront plus de patience. Limité à 11 kW, le chargeur embarqué demande plus de 15h pour remettre à plein l’énorme batterie de 111 kWh. Les quelques dizaines de kilomètres supplémentaires offerts par la version xDrive50 ne sont finalement pas un détail.
Dans l’absolu, la BMW iX reste une remarquable automobile, offrant un niveau de performance, de confort, de sécurité et de technologie qui la place au sommet de ce qui se fait aujourd’hui. Mais le surplus réclamé par cette version M60 pose tout de même question. La présentation n’est pas vraiment plus sportive, le comportement dynamique galvaude clairement l’appellation M et le surplus de performances confine au détail. D’ailleurs, si les accélérations sont pour vous l’argument n°1, un certain Tesla Model X vient de faire son retour avec une version Plaid offrant 400 ch de plus que cet iX M60 !