Regain de force
De la gamme DS Automobiles, le DS 7 (oubliez le Crossback) reste le plus vaillant représentant capable d’aller chercher des noises aux Allemands. Spacieux et confortable, bien fini et technologiquement à jour, le Français reste une alternative premium crédible. Pour autant, son restylage ne s’est pas limité à quelques retouches cosmétiques. Ce rival des Audi Q5 et Volvo XC60 a certes souligné son regard d’une impressionnante nouvelle signature lumineuse, agrandi sa calandre et légèrement revu la structure de son couvercle de coffre, mais pas uniquement.
A bord, c’est plus timide, on remarque surtout de nouvelles finitions et un contenu numérique modernisé. L’écran central mesure toujours 12,3 pouces, mais il accueille le nouveau système multimédia DS Iris System (découvert sur la DS4) et le tableau de bord configurable affiche des graphismes plus modernes. Voilà pour la partie visible, car oui, le plus intéressant se cache ailleurs.
Le DS 7 reconduit toutes ses motorisations, mais vient chapeauter sa gamme par une inédite version E-Tense de 360 ch. Elle reprend la même configuration mécanique que la DS 9 E-Tense 360 avec un bloc thermique 1.6 de 200 ch sous le capot, accompagné d’un premier moteur électrique de 110 ch situé dans la transmission, et d’un deuxième de 113 ch qui vient animer les roues arrière. Côté batterie, et cela vaut pour tous les DS 7 restylés, la chimie a été légèrement revue pour proposer une meilleure efficience en gagnant 1 kWh de charge utile (12,9).
Mais ce nouveau DS 7 plus puissant ne vante pas uniquement une superposition de chiffres. Les ingénieurs maison de DS Performance se sont penchés sur le châssis du SUV français. Et l’allure globale de notre version d’essai en suggère déjà les prédispositions : châssis rabaissé de 15 mm, voies avant et arrière élargies, énormes jantes de 21 pouces, le tout enrubanné dans l’écrin plutôt sportif de cette finition Performance Line.
Un châssis redoutable
Dès les premiers tours de roues, les velléités sportives de ce DS7 se font légèrement ressentir. Le moelleux idéal des autres DS 7 laisse place à une petite fermeté et une plus grande consistance de la direction. Rien qui ne le rende rédhibitoire aux yeux des amateurs de confort façon pullman cependant. Confort et insonorisation restent de très bon niveau, et les concurrents ne font pas mieux, d’autant plus s’ils sont choisis dans une version capable de tenir tête à ce DS 7 redoutable. Et on ne parle pas ici de ses performances pures, de très bon niveau (0 à 100 km/h en 5,6 s, reprise de 80 à 120 km/h en 3,4 s, des chiffres de sportives), mais plutôt de son habileté à imposer un rythme d’enfer dès que la route tournicote.
Face aux autres DS 7 plus placides, cette version brille par un verrouillage nettement plus rigoureux des mouvements de caisse, d’une recalibration de la direction la rendant plus incisive et surtout d’un train avant à la fois précis et ultra-réactif. L’agilité dont fait preuve ce DS 7 est tout simplement étonnante, le plaçant parmi les nouvelles références du genre. Du très beau travail quand on pense à l’embonpoint occasionné par sa motorisation hybride (presque 1,9 tonne à vide).
On est toutefois moins impressionné par le caractère de sa chaîne de traction. Vaillante, elle impose une réelle inertie au moment des reprises et l’emballement du moteur thermique sur les grosses accélérations ne flatte pas du tout l’oreille. On aurait aimé également un travail plus affiné sur le ressenti de la pédale de frein. Si les transitions entre freinage régénératif et physique sont plutôt bien gérées, cette dernière garde une consistance assez spongieuse pas toujours rassurante. Dommage, car ce DS 7 E-Tense 360 n’est pas loin du sans faute.
De quoi justifier un tarif costaud de près de 80 000 € avec la finition La Première, inédit pour une voiture française et qui la place clairement en face de blasons plus prestigieux.