Pascal Rops
07/12/2022
Avec son fort pouvoir de séduction et ses capacités à nous emmener toujours plus loin, le vélo à assistance électrique a passé un cap. Désormais plébiscité, il est grandement représenté dans les catalogues. Mais vers quel modèle se tourner, quelle marque adopter et à quoi faut-il faire attention avant de l’acheter ? Explications…
L’image vieillotte du vélo à assistance électrique n’est plus ! Et oui, ils ne sont plus vus comme les « vélos pour mamies », mais ils sont considérés comme des vélos conçus pour les hommes et les femmes qui souhaitent réaliser des trajets confortablement pour se rendre au travail, pour faire de belles randonnées ou même réaliser des parcours plus sportifs et ainsi pratiquer un entraînement de cardio efficace. Il y a, bien sûr, encore quelques réfractaires, mais le vélo à assistance électrique fait désormais partie d’une catégorie à part entière ! D’ailleurs l’offre est tellement large, qu’il devient désormais complexe de s’y retrouver.
Mais alors, comment choisir le bon vélo à assistance électrique ? Sur quels critères se baser ? Quelle motorisation faut-il privilégier ? Quelle marque adopter ? Voici bon nombre de questions qui peuvent vous freiner lors de votre choix. Pour essayer de vous aider dans cette réflexion, nous avons rassemblé ici, les points importants qu’il faut avoir en tête. Et avec cela, nous en sommes sûrs, vous pourrez trouver pédales à vos pieds !
Quelles sont les meilleures marques de vélo électrique ?
Si vous êtes novice dans le monde du vélo, vous ne connaissez sûrement que deux ou trois marques. Et elles ne représentent qu’une infime partie du marché… Pour vous aider à y voir plus clair, découvrons les meilleures marques du moment. Bien sûr, il est assez difficile d’être exhaustif, mais au moins cela défriche le sujet.
Commençons par les marques Française. Peut-être la plus connue : Lapierre. Créée en 1946, la marque séduit par son image et sa présence sur de nombreux événements sportifs, dont le tour de France. Au catalogue, vous trouverez forcément un vélo qui conviendra à vos besoins : VTTAE, vélo de route, de trekking ou encore urbain.
À l’inverse, ce n’est peut-être pas la plus connue, mais la marque Origine Cycles est pourtant bien française et produit ses vélos dans le nord de la France, entre Lille et Cambrai. Son originalité tient dans sa capacité à produire un vélo sur mesure ! Vous sélectionnez le cadre, le type d’équipement, la couleur et même quelques éléments de personnalisation. La gamme électrique se compose des modèles urbain, Gravel et route.
Nous retiendrons également la marque 02Feel qui a pour crédo de proposer uniquement des vélos de ville orientés confort. Les modèles se distinguent principalement par leur look : moderne, vintage ou plus sportif.
Toujours dans le rayon des marques françaises, nous ne pouvons omettre de parler de Moustache Bikes qui est spécialisé dans le vélo à assistance électrique. Produits dans les Vosges, les vélos Moustache jouissent d’une solide réputation. Élégants et technologiques, ils bénéficient de nombreuses qualités sur la route comme sur les pistes les plus escarpées grâce à sa gamme très large (urbain, VTT, Gravel, Cargo…). C’est une marque à privilégier si vous souhaitez un vélo de qualité et que votre budget le permet.
En passant la frontière, juste derrière les Voges, l’Allemagne dispose de nombreux constructeurs de renom : Kalkhof et Riese & Muller qui sont spécialisés dans le vélo urbain et de trekking électrique, Cube avec une offre qui couvre toutes les gammes, Focus avec ses vélos de Trekking et urbains, ou encore Haibike et Winora qui proposent toutes sortes de vélos à assistance électrique. Des modèles robustes à la finition irréprochable.
En passant l’Atlantique, on trouve également d’excellentes marques de vélos. Notons toutefois qu’ils sont plus spécialisés dans la conception de VTT. C’est notamment le cas de Santa Cruz qui propose une offre entièrement tournée vers le VTTAE. Une gamme de vélos plutôt engagés, pour les amateurs de sensations fortes. Désormais plus généralistes, les marques Scott, GT, Cannondale et Specialized ont électrifié la quasi intégralité de leur gamme.
Bien entendu, il existe bien d’autres marques en Europe, citons notamment Look, BH Bikes, Canyon, Colnago, Commencal, Merida, Orbea ou encore Wilier Triestina. Mais difficile d’être exhaustif devant une telle offre !
VAE : quelle autonomie cibler ?
Une fois que vous avez porté votre dévolu sur le type de vélo correspondant à vos besoins et vos envies, et peut-être même avoir repéré quelques références chez les constructeurs précités, vous devrez déterminer l’autonomie dont vous aurez besoin. Cela dépendra soit du trajet aller-retour que vous parcourez pour vous rendre au travail ou de la distance que vous comptez effectuer lors de vos randonnées et autres sorties en VTTAE. Une fois cette estimation faite, vous pourrez comparer les autonomies offertes par les différents vélos.
Et si l’autonomie est l’une des caractéristiques les plus souvent mises en avant, c’est aussi l’une des valeurs les plus variables. La cause principale est la capacité de la batterie elle-même, mais aussi, et pour beaucoup, le style de conduite, le terrain, le poids du cycliste ou le niveau d’assistance au pédalage utilisé. C’est pourquoi l’autonomie indiquée est très variable et peut s’écarter grandement de la réalité. Malgré tout, on peut estimer assez facilement l’autonomie réelle et s’orienter vers un vélo plus autonome en ayant quelques références en tête. Pour cela, il suffit de s’intéresser davantage à la capacité de la batterie plutôt qu’à l’autonomie annoncée par le constructeur.
Par exemple, une batterie d’une capacité de 10 Ah aura une autonomie moindre qu’une batterie de 14 Ah. Logique non ? Pour y voir plus clair, voici quelques exemples de correspondances :
- Autonomie 60-80 km : capacité de la batterie 9-10 Ah
- Autonomie 80-100 km : capacité de la batterie 11-12 Ah
- Autonomie 100-120 km : capacité de la batterie 13-14 Ah
- Autonomie de 120 km et plus : capacité de la batterie 15 Ah et plus.
Notez également que certains vélos peuvent disposer d’une seconde batterie. Si vous parcourez de grandes distances, cela peut-être une alternative intéressante. De plus, si vous réalisez des pauses sur le trajet (déjeuner en haut d’un col par exemple), profitez-en pour recharger vos batteries dans le restaurant… Bien sûr, cela implique d’emporter le chargeur avec soi.
Quelle durée de vie pour la batterie ?
Les vélos à assistance électrique utilisent actuellement des batteries au lithium, appelées Li-Pol, Phylion ou Li-lon, qui sont les types de batteries les plus utilisés dans le commerce. Ces batteries se distinguent surtout par un bon rapport entre le poids et la capacité, la durée de vie et le prix. Concernant leur durée de vie, cela dépendra de la manière dont elles sont utilisées, de la façon dont vous en prendrez soin, des conditions de stockage, etc. Quoi qu’il en soit, on peut estimer que la durée de vie d’une batterie se situe autour de 20 000 – 30 000 km parcourus, avec une durée d’utilisation de 4 – 8 ans ou de 800 – 1000 cycles de charge. Au-delà, les batteries présenteront des signes de fatigue, ne délivreront plus suffisamment de puissance pour le moteur ou n’alimenteront plus votre vélo.
Quel moteur choisir ?
Maintenant que vous avez de l’énergie à revendre, il faut choisir le moteur le plus adapté à votre activité. Le moteur étant la principale force motrice d’un vélo à assistance électrique, il fait partie des critères les plus importants qui influencent les caractéristiques de conduite du vélo à assistance électrique. On distingue quelques types de moteurs de base, surtout en ce qui concerne la puissance, la tension et l’installation sur le vélo électrique. Chaque moteur a ses avantages et ses inconvénients.
Moteur à moyeu avant
L’installation du moteur électrique dans la roue avant est surtout utilisée pour les vélos électriques urbains, dont l’utilisation est surtout prévue sur les routes goudronnées. L’avantage de l’installation à l’avant réside dans la répartition uniforme du poids, lorsque le moteur à l’avant compense le poids de la batterie, qui est le plus souvent installée à l’arrière du vélo (sur le porte-bagages). Un autre avantage réside dans la facilité d’installation de l’entraînement, ce qui explique que le prix d’achat soit plus bas que pour les autres types. L’entraînement placé sur la roue avant présente toutefois aussi des inconvénients. Le risque de patinage de la roue avant sur un terrain glissant ou accidenté étant l’un des plus importants, c’est pourquoi il est recommandé pour la circulation en ville, où le risque de patinage est moindre. Le poids sur la fourche n’est pas non plus optimal et le « soulèvement » de la roue avant lors du passage sur une bosse ou des bordures peut être plus difficile. Cependant, si vous prévoyez de rouler principalement en ville et si vous ne voulez pas dépenser trop d’argent en même temps, le choix du moteur à moyeu avant est idéal.
Moteur à moyeu arrière
Lorsque la propulsion électrique est placée à l’arrière, on pourrait dire que ses caractéristiques sont l’inverse de celles d’une motorisation avant. Le principal avantage réside dans la meilleure transmission du couple, ce qui fait que la roue du vélo ne risque pas de s’embourber ou de patiner. De même, la manipulation de la roue avant est plus facile, ce qui vous permet de maîtriser facilement le trottoir ou les petits obstacles. L’inconvénient est que l’équilibrage de la roue n’est pas uniforme, ce qui entraîne une plus grande pression sur les composants à l’arrière du vélo électrique et peut entraîner une usure plus rapide de certaines pièces. C’est toutefois le seul inconvénient et c’est pourquoi l’entraînement à moyeu arrière est actuellement la motorisation la plus répandue. Si vous prévoyez de rouler sur la route, mais aussi sur des chemins et autres sentiers, cette motorisation est idéale. Ce type d’entraînement est le plus souvent installé sur les vélos de trekking.
Moteur central
Avec un moteur électrique placé au centre du vélo, on dispose d’un vélo mieux équilibré et de caractéristiques de conduite plus plaisantes. Grâce à cela, la puissance élevée et la réaction instantanée de l’assistance au pédalage sont atteintes. Les tours de moteur sont également réglés de manière optimale, ce qui permet de rouler plus économiquement et d’augmenter l’autonomie de 20 %. Ces moteurs ont toutefois un prix d’achat élevé, ce qui est un inconvénient, et ils sont donc surtout montés sur les vélos électriques de catégorie supérieure. Comme l’indiquent les caractéristiques du moteur, ce type d’entraînement est surtout adapté aux VTT électriques, avec lesquels vous prévoyez d’arpenter les terrains les plus difficiles, mais vous pouvez également rencontrer ce type d’entraînement sur d’autres types de vélos.
Puissance du moteur
Notez que les moteurs se distinguent également par leur puissance. Par défaut, on utilise des moteurs d’une puissance de 250 W, et comme il s’agit de la limite maximale possible, conforme à la législation en matière d’utilisation dans la circulation routière, vous ne rencontrerez pas souvent des moteurs plus puissants. Si le vélo électrique est équipé d’un moteur plus puissant que 250 W (par exemple 350 W), sa puissance est réduite à l’aide de l’unité de commande à 250 W nécessaires pour que le vélo électrique soit conforme à la réglementation. Quel est donc l’avantage des moteurs plus puissants ? Si la puissance du moteur est réduite artificiellement, il a toujours une réserve et n’est pas aussi sollicité, ce qui augmente la durée de vie totale. Dans les versions sportives, il est possible de bloquer cette réduction et il est donc possible d’utiliser toute la puissance en dehors des routes.
Pédalez avec le bon mode !
Pour profiter de tous les atouts d’une motorisation sur son VAE, il est bon de jouer avec les différents modes d’assistance. Pour cela, chaque vélo dispose de différents modes. En règle générale, ils proposent entre 3 à 5 programmes. Le fait que vous ayez 3 ou 5 programmes sur le vélo n’est pas aussi important que le type d’entraînement lui-même, mais plus il y a de programmes, plus l’aide au pédalage peut être réglée de manière fine. Le principe des programmes réside dans la force de l’assistance au pédalage, c’est-à-dire qu’en choisissant un programme spécifique, le moteur aide plus ou moins le cycliste au moment où il pédale. Cela permet de mieux adapter l’assistance à ses besoins, mais aussi de maîtriser l’autonomie.
Choisir la bonne taille de cadre
La taille idéale du cadre du vélo à assistance électrique est choisie de la même manière que pour un vélo classique, elle est donc déduite de la taille du cycliste. Cependant, chaque personne peut avoir une morphologie différente (bras plus longs ou plus courts/jambes plus longues ou plus courtes, tronc plus long ou plus court), et l’idéal est donc d’essayer le vélo. Toutefois, si vous n’avez pas cette possibilité, ou pour vous donner un ordre d’idée, on peut choisir le vélo avec une précision de 90% sur la base de la taille. La taille du cadre (la hauteur du cadre) est la distance entre la ligne médiane et l’extrémité du tube de selle du cadre. La taille est généralement indiquée en centimètre. Selon la marque du vélo ou la construction du cadre, les tailles de cadre peuvent légèrement différer. Afin de déterminer plus précisément la taille du cadre du vélo, il est recommandé de prendre également en compte le tableau qui détermine la taille du cadre en fonction de la longueur des membres inférieurs. Par exemple, si vous mesurez entre 170-175cm, un cadre de 52-55cm pourra convenir. Il faudra ensuite affiner cela en prenant en compte la taille de vos bras et de votre buste. Au besoin, un vélociste pourra ajuster la taille de la potence et la remonter ou la descendre. Cela afin d’avoir un vélo adapté à votre taille, mais également à votre position (relevé ou couché sur vélo) en fonction de votre pratique…
Quel prix faut-il prévoir pour un VAE de qualité ?
Dans les esprits de nombreuses personnes, un vélo à assistance électrique cher est un bon vélo électrique. Si c’était aussi facile que cela à déterminer, cela se saurait. D’une part, le prix ne donne que des informations limitées quant à savoir s’il s’agit d’un produit haut de gamme. D’autre part, les coûts de production, la transformation et la qualité peuvent également modifier le prix. On retrouve par exemple des vélos bradés en fin de saison qui sont de très bons vélos si l’on accepte de rouler un vélo de génération précédente… Mais alors, comment faire son choix ?
Règle de base : évitez les VAE à moins de 2000 euros !
Disons-le tout de suite : Il n’est pas possible de faire une affirmation généralisée sur le prix d’un vélo à assistance électrique. Le marché est trop diversifié pour cela et des modèles bon marché peuvent tout à fait rivaliser avec des modèles plus coûteux. Néanmoins, on peut dire qu’un vélo extrêmement bon marché à moins de 2000 euros ne devrait pas retenir votre attention. La valeur minimale devrait se situer autour de 2000 ou 3000 euros. Il vaut mieux éviter les vélos électriques dont le prix est inférieur.
D’ailleurs, lorsqu’on se demande combien devrait coûter un vélo électrique, toute une série de composants entrent en ligne de compte. Outre les roues, la transmission et le cadre, il faut par exemple aussi prendre en compte la tige de selle, le collier de selle, la selle, les pédales, la potence, les poignées, le jeu de direction, le guidon et la fourche. Sans parler de la transmission et du frein à disque hydraulique, le cas échéant. Cela fait donc beaucoup de pièces – et donc des coûts élevés pour le vélo. Les éléments les plus chers sont le moteur et la batterie. Ne serait-ce que pour une batterie Bosch, elle coûte déjà près de 700 euros.
De plus, la qualité a un prix. C’est certes un peu simpliste, mais cela s’applique aussi aux vélos à assistance électrique. Les vélos qui arrivent aujourd’hui sur le marché ont été développés en collaboration avec des fabricants de marque comme Bosch ou Shimano après un long et coûteux parcours. Et le meilleur conseil que l’on peut vous donner est d’essayer de ne pas tenir compte des arguments marketing de certains fabricants bon marché. Des vélos extrêmement bon marché laissent entre autres supposer des coûts d’acquisition peu élevés. Cela indique que la qualité des pièces utilisées ne doit pas être particulièrement élevée. Mais c’est justement lorsqu’il s’agit de freins à disque, de roues ou de fourche qu’il ne faut pas faire de compromis. Une mauvaise performance de freinage peut être dangereuse en cas d’urgence. De bonnes roues sont essentielles pour votre sécurité, mais également pour maximiser le rendement (de vos jambes et du moteur…) et les fourches qui ne sont pas suffisamment amortissantes représentent un risque supplémentaire pour la sécurité en cas de surcharge. Bref, ne laissez pas de trop de place au compromis entre équipement et prix. Si vous tirez le prix par le bas, vous serez rapidement déçu et votre vélo vous reviendra très vite plus cher, du fait des nombreux problèmes que vous pourrez rencontrer !