Superflu, mais raisonnable
Lorsque, en 2019, Skoda annonce l’arrivée prochaine de son premier SUV électrique au travers du concept Vision iV, ce dernier affiche une ligne de coupé. Pour une marque telle que Skoda, attachée aux modèles rationnels, le choix de ce dessin ressemble à un caprice de designer. D’ailleurs, tout semble aller dans ce sens lorsque, quelques mois plus tard, la version définition de l’Enyaq iV est dévoilée. Pourtant, peu de temps après, le constructeur tchèque annonce que le Vision iV sera prochainement disponible sous le nom d’Enyaq iV Coupé. Cette promesse est aujourd’hui tenue puisque les premiers exemplaires de ce modèle inédit seront livrables dès le début de l’année prochaine. Visuellement plus dynamique que la variante SUV, ce coupé affiche une poupe totalement redessinée, dès après les portes avant. Le pavillon est ainsi davantage courbé, tandis que le hayon très incliné et un bouclier spécifique permettent d’alléger le dessin de l’ensemble.
Malgré les profondes modifications apportées à la partie arrière, Skoda promet des cotes d’habitabilité identiques à celle de l’Enyaq iV. Là encore, la promesse est tenue puisque même des adultes d’1m90 seront à leurs aises sur la banquette. Pour maximiser la sensation d’espace, le constructeur a, de plus, fait le choix de livrer le toit vitré, panoramique mais non ouvrant, de série. Une bonne idée pour apporter de la luminosité à bord mais, en l’absence d’un rideau occultant, cette verrière pourrait bien transformer l’habitacle en fournaise lorsque le soleil sera de la partie.
En ce qui concerne la présentation intérieure, rien ne change. Le coupé propose sept ambiances intérieures permettant d’éviter la sempiternelle ambiance noire qui règne à bord de la plupart de ses rivaux. La qualité perçue y gagne et est même plus valorisante qu’à bord de ses deux cousins, les Audi Q4 e-tron Sportback et Volkswagen ID.5.
C’est au volant de la version 80x que nous avons pu effectuer quelques centaines de kilomètres. Par rapport à la version 80 »tout-court », on retrouve la batterie de 77 kWh, mais l’apport d’un deuxième moteur permet à cet Enyaq iV Coupé de disposer de 265 ch et de 4 roues motrices. Cela se paie par presque un quintal de plus sur la balance, mais les accélérations sont foudroyantes et la motricité jamais prise en défaut grâce à la répartition permanente de la puissance et des 425 Nm de couple. Si le dynamisme est avéré, la sportivité ne l’est pas. Bien que l’implantation de la batterie sous le plancher permette d’abaisser le centre de gravité, la masse, qui dépasse les 2,2 tonnes à vide, rend ce Skoda pataud dans les enchainements de virage. En revanche, il se montre parfaitement à son aise en ville ou sur voie rapide, notamment grâce à la souplesse de sa mécanique et à la très bonne isolation des bruits aérodynamiques et de roulement. Et puisque nous en sommes à évoquer le confort, signalons la filtration très correcte des déformations du bitume, malgré la présence, sur notre modèle d’essai, de jantes de 20 ». Relevons également le très bon maintien des sièges avant, garant de longs trajets sans fatigue exagérée.
A observer les tarifs de cet Enyaq, Skoda semble sûr de son succès. Comptez 62 880 € pour la version de cet essai, hors options, soit sensiblement le même tarif que la version RS, certes moins bien équipée, et à peine 5 000 € d’écart avec l’Audi Q4 e-tron Sportback équivalent, au prestige largement supérieur.