Lancer de poids
Vendue à partir de 53 350 euros, l’ID.4 GTX est déjà 5 000 euros plus chère que la version Pro qui la précède dans la gamme. Pour distinguer ce haut de gamme des versions plus sages, Volkswagen y est tout de même allé de quelques détails extérieurs, comme les badges GTX sur les ailes et le hayon, des LED supplémentaires sur les côtés du bouclier avant, un diffuseur spécifique à l’arrière et des jantes de 20′ « Ystad » qui lui sont également réservées. À l’intérieur, la GTX bénéficie aussi de quelques attentions, avec des revêtements distinctifs, des sièges tissu/faux cuir avec surpiqûres rouges et un pédalier en inox. Mais entre avoir l’air et la chanson, il y a parfois un monde. Tout ceci peut-il suffire à faire de la GTX une ID.4 sportive ? Si l’ID.4 « classique » est une propulsion, sa version GTX ajoute un second moteur sur l’essieu avant pour se muer en transmission intégrale. Forcément, le comportement routier et les sensations s’en trouvent affectés, en bien et en moins bien.
Tout d’abord, le gain de puissance et de couple apporté par le second moteur (+ 95 chevaux et +150 Nm) améliore nettement les performances en termes d’accélération, avec un zéro à cent km/h abattu en 6,2 secondes, contre 8,5 secondes à la version Pro Performance équipée de la même batterie, mais d’un seul moteur. La bride sur la vitesse maximale a également été portée à 180 km/h au lieu de 160 km/h. Le conducteur profite en outre de tous les bienfaits que peuvent procurer quatre roues motrices sur sol glissant. Malgré les pluies importantes rencontrées lors de notre essai, la motricité s’est de fait toujours révélée sans faille. La voiture y gagne aussi en capacité de remorquage, avec 1200 kilos au total. Pour autant, ce second moteur fait passer la masse totale de l’ID.4 à 2 150 kilos, avec notamment 80 kilos supplémentaires sur le train avant par rapport à la version Pro Performance. Forcément, toute l’électronique du monde finira par laisser l’avantage aux lois de la physique : engager des lacets serrés en conduite dynamique n’est pas compatible avec l’ID.4 GTX. Plus gênant en ville, enfin, l’auto rend près de 1,40 mètre sur le diamètre de braquage à la Pro Performance (11,57 m. contre 10,20 m.). En revanche, le freinage est puissant et la direction s’adapte parfaitement au style de conduite, douce à faible allure, plus franche quand on force le rythme. Côté suspension, si nous avons trouvé l’avant plus souple qu’avec un ID.4 classique, la voiture sait cependant éviter les prises de roulis trop marquées dans les courbes. Globalement, l’auto peut largement être qualifiée de confortable.
En adoptant son second moteur, l’ID.4 GTX ne perd pas trop en autonomie, ce qui reste l’argument souvent décisif en matière de véhicule électrique. Là où la Pro Performance revendique 520 km, la GTX en affiche en effet 480. Durant notre essai réalisé en conditions normales de circulation et mêlant voies rapides pour les deux tiers et cycles urbains et péri-urbain pour le reste, nous avons réalisé une consommation moyenne de 18 kWh/100 km, soit en théorie de quoi parcourir environ 420 km. Cependant, il faut tempérer ce chiffre : utiliser la pompe à chaleur pour chauffer ou climatiser préempte d’emblée une trentaine de kilomètres sur l’autonomie, tout comme augmenter l’allure sur autoroute. Mieux vaudra alors tabler sur 300 kilomètres. Pour recharger, la GTX bénéficie d’un chargeur embarqué qui autorise jusqu’à 125 kW sur Combo-CCS et 11 kW sur une wallbox. Notons également l’impressionnante capacité de recharge procurée par la génératrice lors des décélérations, puisque nous avons enregistré jusqu’à près de 100 kW en retour lors de ces phases. Cela rend la GTX très ludique à conduire, mais on s’éloigne alors de tout ce qui se rapproche du qualificatif de sportif.