Sait-il tout faire ?
A la recette très réussie de sa sœur de gamme, avec laquelle il partage 75 % de ses composants, le nouveau venu y ajoute une silhouette de SUV coupé, nettement plus tendance. Outre l’allure et la conduite en position surélevée qu’il propose, le Model Y est surtout une talentueuse familiale. Tesla construit ses modèles sur une plateforme optimisant l’agencement, et donc l’espace à bord de ses véhicules. C’est aussi vrai pour tous les constructeurs opérant une sérieuse offensive sur ce marché. Mais le Model Y prouve une nouvelle fois le savoir-faire de l’entreprise californienne en la matière. Dedans, derrière ou dans le coffre, l’espace est gigantesque (rapporté au gabarit de la voiture). Au deuxième rang, deux grands adultes de 1,90 m pourront prendre place et étaler leurs jambes. Le volume de coffre, pointant à plus de 850 litres est tout simplement un record. Même s’il prend en compte un chargement jusqu’au pavillon, le profond rangement sous le plancher et le coffre à l’avant tout aussi pratique.
Cette sensation d’espace est également renforcée par cette planche de bord typique de la marque. Prônant la simplicité des choses, le Model Y reprend à son compte l’environnement ultra-techno et épuré de la Model 3. Un volant, deux commodos et un écran de 15 pouces installé à l’horizontale, et c’est à peu près tout. Même si on peut s’interroger sur l’utilité de naviguer dans le menu pour ouvrir la boîte à gant ou régler volant et rétroviseurs, force est de constater que Tesla maitrise son sujet en ce qui concerne l’infotainment. Si l’on peste toujours contre l’absence de commandes physiques et les systèmes embarqués toujours plus riches des voitures modernes, Tesla nous fait mentir sur son ergonomie. Simple à utiliser, efficace et lisible, cette interface réconcilie avec le tout tactile.
En bonne tech-company, Tesla a fourni à son modèle un impressionnant arsenal technologique, qu’il s’agisse de sécurité, de confort ou de divertissement. Avec ce dernier chapitre, les temps de recharges seront une vraie récréation : Youtube, Netflix, des jeux vidéo… tout y est ! L’application smartphone connectée offre un mode Sentinelle permettant de surveiller sa voiture à distance avec un accès direct aux caméras embarquées. Unique. Un haut-parleur permet, façon sheriff, de parler aux passants. Pas très utile, mais sympa. La plus grande force du Model Y par rapport à sa concurrence, c’est l’aspect software de sa conception. Une innovation qui lui permet d’être régulièrement mis à jour. Chose que des rivaux savent mettre en place désormais, mais l’américain garde une longueur d’avance en la matière. Par exemple, sur la Model 3 Performance, la mise à jour concernant le mode Piste a permis de faire varier l’envoi du couple entre les deux essieux. Passant d’une simple traction à une pure propulsion d’un simple swipe sur l’écran. Révolutionnaire.
Outre son aspect ultra-connecté et technologique, le Model Y sait aussi y faire sur la route. De quoi démontrer que Tesla sait aussi progresser sur un domaine traditionnellement mieux maitrisé par les constructeurs « classiques ». Fermement campé sur ses trains roulants, le Model Y est du genre ferme, mais jamais cassant. Un réglage plutôt sportif qui fait écho à la consistance de la direction. Réglable, mais relativement lourde. Si la fermeté ne sera pas au goût de tout le monde, le dynamisme dont fait preuve le modèle Y a de quoi donner le sourire. Vif dans ses changements de cap, virant à plat et presque agile aux limites, l’américain est plutôt doué. Les performances sont bien évidemment au diapason avec un 0 à 100 km/h expédié en seulement 5 secondes. A noter que Tesla lance sur le marché une version Performance encore plus… performante. Mais allez vite, même en virage n’est pas le propre d’une telle voiture. Autonomie et temps de recharge étant des éléments cruciaux pour les acheteurs. Un domaine maitrisé par Tesla depuis longtemps également. Avec une consommation moyenne située sous les 20 kWh/100 km, le Model Y Grande Autonomie est endurant (plus de 400 km avec une charge et en utilisation mixte). Le réseau de superchageur Tesla, étendu, fiable et simple à utiliser finit de rassurer.
Ce Model Y a-t-il cependant des points faibles ? Pas vraiment. On pourra toujours pester contre la fermeté des suspensions, le freinage régénératif trop puissant (il n’a pas de mode roue libre) qui heurte parfois la conduite en ville ou la qualité de fabrication décevante pour un tel tarif… Mais le seul vrai problème du Model Y reste son catalogue. Contrairement à la Model 3, il fait l’impasse sur la version d’entrée de gamme à un seul moteur et batterie plus petite. Une déclinaison qui lui permettrait d’abaisser son ticket d’accès et donc de profiter d’un bonus écologique.